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Youenn Madec/Crédits photo : RICCARDO MILANI / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
C'était il y a 80 ans. Les troupes nazies ont quitté Paris après plusieurs jours d'insurrection de résistants héroïques. Mais avant cela, comment vivaient les Parisiens sous l'Occupation ? Troisième épisode du récit d'Europe 1.

Le 25 août 1944, les troupes allemandes quittent Paris après quatre ans d'Occupation et de conditions de vie quotidienne très dégradées pour les habitants de la capitale, comme le racontent les archives exposées au musée de la Libération à Paris.

Entre témoignage de délation et carte de rationnement obligatoire, c'est une vie triste et dure qui transparaît des salles sombres dédiées au quotidien sous l'Occupation. Penchée sur une des fameuses cartes que chaque Parisien devait présenter pour s'acheter à manger, Sylvie Zaidman, la directrice du musée, le rappelle : "C'est quand même une économie de la pénurie qui s'installe complètement. Par exemple, ici, on a une petite paire de chaussures. Ce sont des sandales d'enfant en cuir. Elles sont complètement usées comme si les pieds de l'enfant avaient vraiment frotté contre les extrémités de la chaussure parce qu'il n'y a plus de cuir. Il fallait que l'enfant les porte le plus longtemps possible".

Des pénuries

À Paris, c'est comme cela pour tout. Même la propagande de Vichy l'admet : "les rêveries au coin du feu ne sont plus qu'un beau souvenir. Le froid règne en maître dans nos immeubles", scande un spot publicitaire datant de l'Occupation.

Mais pas question de dire pourquoi explique Sylvie Zaidman : "C'est vraiment un point majeur de la propagande, c'est de dire que la vie continue et que nos amis allemands n'empêchent pas du tout la vie de se dérouler comme d'habitude, alors que chaque Parisien sait absolument que c'est faux".

Pendant quatre ans, les Parisiens font avec. Mais les pénuries, les rafles des Juifs et le service du travail obligatoire font monter la colère. Et quand les alliés débarquent, Paris n'attend plus qu'une chose : la libération.