Résistance 1:58
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Youenn Madec / Crédits : J-F ROLLINGER / ONLY FRANCE / Only France via AF
Près de 80 ans après la libération de Paris de l'occupation nazie, vous allez découvrir un lieu qui a joué un rôle déterminant pendant la semaine d’insurrection : le poste de commandement des forces françaises de l’intérieur, situé dans un abri anti-bombardement inutilisé de l’administration vichyste. C’est de là que le colonel Rol supervisait les escarmouches des résistants dans la capitale. De nos jours, l’abri est situé sous le musée de la Libération de Paris. Cinquième épisode du récit d'Europe 1.

Si les troupes nazies ont fini par quitter la capitale le 25 août 1944, c'est notamment grâce à un homme, le colonel Rol-Tanguy, ancien communiste engagé dans la Résistance et nommé à la tête des Forces françaises de l'intérieur en région parisienne. Cinq jours avant la Libération, Rol-Tanguy prend place dans un abri anti-bombardement situé sous la place Denfert-Rochereau à Paris. De là-bas, il dirige les opérations contre les Allemands. Ce poste de commandement est aujourd'hui accessible au sein du Musée de la Libération. Dans ce cinquième épisode, Europe 1 vous emmène visiter ce lieu qui a joué un rôle primordial dans la libération de Paris. 

Un lieu essentiel dans la transmission des informations

Une centaine de marches dans un couloir aveugle. En bas, une lourde porte de fer hermétique, puis un dédale de salles construites pour résister aux bombardements pendant des jours. Rol-Tanguy et ses hommes en prennent possession le 20 août dans un but précis, explique Sylvie Zaidman, la directrice du musée. 

"Ces gens-là reçoivent des messages, reçoivent des informations. Donc, ils sont plusieurs autour d'un bureau, ils regardent les informations, ils essayent de les traiter, c'est-à-dire de les vérifier. Une fois que c'est vérifié, ils discutent d'un bureau à l'autre sur les suites à donner.  Faut-il transmettre le renseignement ? Est-ce qu'il faut demander à d'autres résistants d'intervenir en soutien à son action ?"

Un endroit tenu secret

Le lieu fourmille donc d'informateurs et de messagers. Le colonel Rol dicte ses ordres à sa femme et secrétaire qui tape tout à la machine et tout est ensuite transmis sous le manteau, par téléphone ou en passant par des tunnels qui débouchent dans le métro. Mais même chez les résistants, peu connaissent l'endroit. Se faire discret est une question de vie ou de mort, assure Sylvie Zaidman. 

"Il faut voir que les Allemands continuaient à surveiller et, par exemple, téléphonaient régulièrement ici pour savoir si tout allait bien. Il y a des massacres tout le temps et donc qu'il faut être particulièrement prudent", raconte-t-elle. La majorité des hommes présents ici passent ainsi la semaine entière sous terre. À leur sortie, Paris est aux mains des alliés.