A l’occasion de la journée mondiale de la biodiversité, un documentaire pédagogique démontre comment la disparition des espèces et la dégradation des écosystèmes favorise l’émergence des maladies infectieuses, potentiellement dangereuses pour l’homme, telles que le Covid-19.
Le film sort ce dimanche sur le petit écran (20h45 sur Ushuaïa TV puis lundi soir sur FranceTV La1ère), et dans nombre de cinémas indépendants listés sur le site. Il est mené par l’actrice Juliette Binoche qui y rencontre des virologues, parasitologues, écologues à travers le monde, lui expliquant que nous entrons dans une ère "d’épidémies de pandémies".
"Plus on déforeste, plus on perd de la biodiversité"
Le rythme actuel de disparition des espèces est 100 à 1000 fois supérieur au taux naturel d’extinction. Et c’est catastrophique pour la santé humaine. Les scientifiques sont formels : nous aurons beaucoup de pandémies dans les années à venir car les espèces ne sont plus là pour nous protéger contre les virus. Dernière preuve en date : la variole du singe, qui a déjà contaminé des dizaines de personnes au Royaume-Uni. Un documentaire édifiant sort ce soir sur le petit écran pour expliquer ce bouleversement écologique et sanitaire, intitulé La Fabrique des Pandémies (réalisé par Marie-Monique Robin).
Dans ce documentaire tourné en plein Covid, des virologues et écologues du monde entier sont interrogés par Juliette Binoche. Ils étudient dans des zones tropicales, déforestées et modifiées par l’homme comme Serge Morand, parasitologue : "Plus on déforeste, plus on perd de biodiversité, plus on a d’épidémies : c’est la fabrique des pandémies", affirme-t-il."Les scientifiques tirent la sonnette d'alarme depuis plusieurs décennies et disent tous la même chose".
"Les scientifiques tirent la sonnette d'alarme depuis plusieurs décennies et disent tous la même chose"
Tout au long du film, les scientifiques expliquent, quels que soient le pays où ils exercent, que les virus, qui naissent dans les zones sauvages, n’y restent plus. Ces micro-organismes étaient, avant, captés par des animaux qui cassaient, ainsi, les chaînes de contaminations sans développer de maladies (comme certaines espèces de chauves-souris par exemple).
Mais ces espèces ayant disparu, les virus s’échappent désormais de leur milieu d’origine et finissent par contaminer les hommes.
"J'étais impressionné de voir tous ces scientifiques, très nombreux, qui tirent la sonnette d'alarme depuis plusieurs décennies et disent tous la même chose", confie la réalisatrice du documentaire Marie-Monique Robin, au micro d’Europe 1.
La perte de biodiversité dans les zones tropicales inquiète
"Ils ont montré, avec leurs travaux, que les pandémies émergent à cause de la destruction de la biodiversité, notamment dans les zones tropicales où il y a une grande biodiversité et donc beaucoup d'agents pathogènes potentiellement dangereux pour les humains, qu'il y a beaucoup d'animaux et beaucoup de microorganismes extérieurs", souligne-t-elle.
"Si on continue à détruire ces écosystèmes, nous allons entrer, et nous sommes peut-être déjà entrés, dans une ère d'épidémie de pandémies… Et il n’y a pas eu que le Covid-19 qui en est la preuve ces dernières années". Ebola, sida, zika… Toutes ces zoonoses, d’origine animale, sont survenues à cause de l’érosion de la biodiversité.