Le "covoiturage du quotidien", sur des trajets courte distance, a recruté des dizaines de milliers d'adeptes grâce à la prime offerte depuis janvier aux conducteurs nouvellement inscrits sur une plateforme, a annoncé le gouvernement mardi. En mars, pour la première fois, les plateformes de covoiturage ont dénombré plus d'un million de ces trajets de moins de 80 km, "deux fois plus qu'un an plus tôt", s'est-on félicité au cabinet de la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.
Les ministères de la Transition écologique, de la Transition énergétique et des Transports avaient annoncé en décembre que les automobilistes qui se mettraient au "covoiturage du quotidien" en 2023 pourraient bénéficier d'une prime de 100 euros (25 euros dès le premier trajet et 75 euros supplémentaires si neuf trajets sont réalisés dans les trois mois suivants).
De gros avantages
Parmi eux, Mounir et Houssem. Les deux hommes partagent la même voiture depuis quelques semaines sur leurs trajets pendulaires. Alors, lorsque la fin de journée arrive, Houssem, ordinateur sous le bras, s'installe directement sur la banquette arrière de la voiture de Mounir. "Ça fait deux mois que je covoiture au moins quatre fois par semaine avec Mounir", note Houssem au micro d'Europe 1.
La pratique séduit les deux hommes, qui y trouvent chacun des avantages. "Ça évite de prendre les transports en commun", explique Houssem. Et d'ajouter : "C'est vraiment beaucoup plus simple et beaucoup plus rapide". Le jeune homme met désormais à peine 30 minutes pour rentrer chez lui, contre 50 minutes auparavant.
Du côté de Mounir, les avantages sont avant tout économiques. Inflation oblige, le conducteur s'est inscrit sur une plateforme de covoiturage il y a trois mois pour partager ses frais. "Ce n'est pas une mauvaise idée d'avoir quelques euros à côté pour mettre du gasoil" ou encore, entretenir la voiture, note-t-il.
De nouvelles habitudes
Au total, Mounir fait environ 30 euros d'économies par mois. Et petit plus, la semaine dernière, il a reçu sa première récompense gouvernementale. "J'ai eu la totalité de la prime de 100 euros. Honnêtement, c'est motivant au départ parce que c'est la première chose que l'on voit" lorsque l'on s'inscrit, souligne le conducteur.
Et avant d'arriver à destination, les deux hommes ont maintenant leurs petites habitudes. "On parle football, plutôt que d'écouter la radio" explique Mounir. Et d'ajouter : "Houssem soutient plutôt le Barca, alors que moi je suis pour Madrid". Comme Mounir, près de 80.000 conducteurs ont passé cette année le pas du covoiturage.