La journée du 24 novembre résonne au cœur de millions de foyers cet automne. Ce jeudi marque la journée de lutte contre la précarité énergétique, organisée par 24 associations avec ce slogan : "Parce qu’il est indigne d’avoir froid chez soi." En 2020, 20% des ménages français, soit 12 millions de personnes, peinaient déjà à se chauffer correctement ou à payer leurs factures d’énergie. Alors aujourd’hui, avec la crise énergétique, de nouveaux foyers tombent tous les jours dans la précarité.
Une facture qui a plus que triplé en moins d’un an !
Direction Plombières-les-Bains, dans les Vosges, pour prendre la température auprès des Français. Dès l’entrée de la grande maison de Benjamin, on grelotte. "On peut sentir le frais dans les murs et au niveau des sols", confirme-t-il en appliquant sa main sur la paroi à côté de la porte.
Son logement, acheté en début d’année, est ce qu’on appelle une passoire thermique : elle a un diagnostic de performance énergétique classé "F", l’avant-dernière plus mauvaise note. Et avec la crise, ses factures de chauffage ont atteint des niveaux astronomiques ! "La maison est chauffée uniquement avec mes deux poêles à pellets, des granulés de bois", explique le jeune homme de 30 ans.
"En 2021, la tonne était aux environs de 250 euros", se rappelle-t-il. "En mars-avril, elle était déjà à 450 euros et en juillet-août, elle était à 850 euros", soupire-t-il. Il estime qu’il consommera "environ 5 à 6 tonnes de pellets" cet hiver. Soit une facture de presque 5.000 euros ! "Ce n’était pas du tout au programme !", lâche Benjamin dans un rire nerveux.
Après rénovation, "2.000 euros d’économie à l’année"
Malgré son salaire de policier et celui de sa femme qui exerce la profession de conseillère funéraire, pour la première fois de sa vie, Benjamin a demandé de l’aide à une association : Soliha. Ses membres vont lui permettre de rénover son logement. "On va refaire l’isolation extérieure, l’isolation des combles et les menuiseries", explique Jérémy François, technicien chez Soliha. "On passera ainsi d’une étiquette 'F' à une étiquette 'D'. Cela fera 35% d’économies d’énergie, soit pratiquement 2.000 euros à l’année", calcule-t-il. "C’est une excellente nouvelle !", s’exclame Benjamin.
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Pour effectuer ces travaux, Soliha a fait ses recherches et estime que Benjamin aura droit à 17.000 euros d’aides. Mais il va devoir convaincre une banque de lui prêter les 50.000 euros restants pour vraiment rénover sa maison.