En lettres rouges, sur une petite pancarte de carton, Samia écrit sa colère : 'Stop, on en a marre!'. "En général, on est entassé sur les quais et dans le métro, collé à la vitre", s'agace-t-elle au micro d'Europe 1. "C'est très inconfortable, j'ai un peu l'impression qu'on est du bétail transporté à l'abattoir", poursuit la Francilienne, qui doit prendre tous les jours les transports en commun, matin et soir.
Car l'exaspération des usagers est à son paroxysme. Si 2022 était une année compliquée sur le réseau de transports francilien, 2023 sera pire. Cette nouvelle année battra un nouveau record : jamais il n'y aura eu autant de grands travaux en même temps. RER, Métro, Tramway... Les projets se multiplient et détériorent la qualité du service sur les infrastructures actuelles.
Le bus pointé du doigt
De nouveaux problèmes qui poussent les Franciliens dans leurs retranchements, déjà particulièrement remontés contre la détérioration du service depuis le milieu de l'année dernière, et l'augmentation de 12% du passe Navigo au 1er janvier 2023. Alors, après une pétition "Stop la galère", lancée en fin d'année, des utilisateurs du réseau ont décidé se rassembler devant la gare RER de Nanterre-Préfecture, pour crier leur exaspération.
Parmi les transports les plus problématiques : le bus. Le réseau de la RATP est sous pression depuis plusieurs mois, les démissions des conducteurs se multipliant. Un drame pour les usagers, qui voient leurs temps d'attente s'allonger. Nadia souligne que sa ligne de bus a régulièrement plusieurs dizaines de minutes de retard sur les horaires officiels, parfois des heures.
"Les calculs ne sont pas bons"
"Ma mère est malade et l'autre jour, je devais l'accompagner chez le médecin. J'en avais pour une heure de trajet normalement. J'ai mis 3 heures", s'alarme-t-elle au micro d'Europe 1. Alors pour ces usagers, la hausse du pass Navigo de presque 10 euros est insupportable. "On ne peut pas nous demander de payer quelque chose qui se dégrade", souligne Kenzy. Le jeune homme n'aura pas d'autre choix que de renouveler son abonnement, à contrecœur.
"Si on avait des perspectives d'amélioration, on aurait pu essayer de le justifier. Mais, on ne veut pas payer plus et avoir moins. Là encore, les calculs ne sont pas bons", conclut-il. Et ces manifestants sont formels ils reviendront chaque semaine tant que leurs conditions de voyage ne s'amélioreront pas.