Deux petites semaines après avoir bloqué le col de l'Echelle entre la France et l'Italie afin de bloquer le passage de migrants, Génération identitaire a vu son compte Facebook suspendu mercredi, rapporte jeudi Sud-Ouest.
"Incitation à la haine". Facebook n'a communiqué aucune information au sujet de cette suspension mais plusieurs utilisateurs avaient signalé la page du groupe d'extrême-droite pour "incitation à la haine". La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) s'est félicité de cette suspension, parlant de "120.000 fans évaporés en quelques secondes" et d'un "Noël avant la date".
Facebook veut "museler l'expression" selon GI. "La seule information que nous ayons eue, c'est un message de Facebook sur l'écran indiquant que ces pages n'étaient plus publiées", a déclaré Romain Espino, porte-parole de Génération Identitaire. "Nous n'avons pas eu de notification officielle et nous avons engagé une procédure de recours classique auprès d'eux, tout en informant aussi notre avocat." "Nous avons face à nous de grands défenseurs de la démocratie et de l'échange d'idées, mais qui en réalité veulent museler l'expression, faire en sorte que l'opposition ne puisse plus s'exprimer, y compris quand elle mène des actions légales", s'est indigné Romain Espino. Très actif sur le web, notamment Facebook et Twitter, Génération Identitaire utilise les réseaux sociaux pour financer ses actions. Plus de 180.000 euros ont ainsi été collectés pour l'opération "Defend Europe" pendant l'été 2017.
2.000 adhérents. Génération identitaire regroupe environ 2.000 adhérents en France, principalement des hommes jeunes, mais il compte aussi des ramifications en Italie, en Allemagne et en Autriche. Ce groupe a fait parler de lui le 21 avril dernier en médiatisant le blocage du col de l'Echelle. Facebook peut fermer des pages sans prévenir les auteurs du compte suite à des signalements d'utilisateurs. La décision est prise après examen des contenus mis en cause, par des équipes qui ont l'obligation de réagir en moins de 24 heures en cas de discours de haine, selon le "code de conduite" signé avec la Commission européenne en 2016