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Louise Sallé, édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : Loic VENANCE / AFP , modifié à
Le ministère de l'Économie et celui de l'Éducation nationale ont annoncé conjointement, dans un rapport publié début septembre, la suppression prochaine de milliers de classes compte tenu de la baisse démographique. Ce rapport de 150 pages pose trois scénarios différents sur la table.

Les enfants sont beaucoup moins nombreux dans les écoles. Il y a près de 400.000 élèves de moins dans le primaire en cette rentrée 2024 par rapport à 2017, et les effectifs scolaires devraient encore diminuer d’environ 500.000 élèves d’ici à 2030. Compte tenu de cette baisse démographique, des milliers de classes seront bientôt supprimées au primaire, au collège et au lycée.

C’est ce qu’ont annoncé conjointement le ministère de l'Économie et des Finances et celui de l’Éducation nationale dans un rapport choc publié début septembre qui dévoile un plan de réduction des dépenses potentiellement explosif.

Des scénarios plus ou moins économes pour l'État

Ce rapport de plus de 150 pages propose trois scénarios. Pour le premier, il faut identifier les classes qui ont moins d’élèves que la moyenne nationale pour les répartir dans d'autres classes. Cela permettrait de supprimer près de 1.500 postes d’enseignants et jusqu’à 2.000 classes au primaire et au collège.

Le deuxième scénario, politiquement plus sensible, s’attaque à la mesure phare de Jean-Michel Blanquer. Lorsqu'il était à la tête de l'Éducation nationale sous le premier quinquennat d'Emmanuel Macron, il avait limité les classes de CP et de CE1 à 12 élèves. L'idée de ce scénario est de gonfler ces effectifs jusqu'à 17 enfants, car le nombre de 12 représente un coût pour l'État de 800 millions d'euros par an.

Enfin, le troisième peut quant à lui susciter l’ire des élus locaux. Il s’agit de fermer des établissements dans les zones rurales les moins peuplées, à condition de ne laisser aucune famille sans solution à moins de 20 minutes en voiture. Au total, 2.000 écoles, et non des classes, et 5.000 postes pourraient être dès lors supprimés. C’est le scénario le plus économique pour le gouvernement.