Cinq personnes soupçonnées d'avoir formé une cellule de financement du djihad en Syrie ont été interpellées en France mardi et placées en garde à vue à la demande d'un juge antiterroriste, a appris mercredi l'AFP de sources concordantes. Ces trois hommes et ces deux femmes ont été arrêtés dans le cadre d'une information judiciaire ouverte à Paris le 7 mai 2018 pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle" et "financement du terrorisme", selon une source judiciaire.
Soutenir les combattants et financer des voyages. Les interpellations, menées par la Sous-direction antiterroriste (SDAT), ont eu lieu mardi matin en Haute-Garonne, Essonne et Seine-et-Marne, a précisé une source proche du dossier. En matière antiterroriste, les gardes à vue peuvent durer jusqu'à quatre jours. Il s'agit du "démantèlement d'un groupe qui effectuait des transactions financières visant à soutenir les activités des combattants (...) terroristes étrangers en Syrie" auprès du groupe État islamique, a indiqué dans un communiqué le ministère de l'Intérieur espagnol, dont les services ont contribué à établir le circuit et la destination des fonds. Selon les autorités espagnoles, les transferts de sommes étaient effectués par une cellule en Turquie. Ils auraient servi à soutenir les combattants sur place ainsi qu'à financer le voyage de candidats au djihad.
Un couple avait tenté de rejoindre la Syrie. Parmi les suspects, tous de nationalité française, se trouve "un couple qui a tenté en vain de se rendre en Syrie par la Jordanie en janvier", ajoute le communiqué. "Ils ont été rejetés à la frontière et renvoyés en France". "L'une des personnes arrêtées travaillait pour une société de transfert de fonds", est-il précisé. Selon le gouvernement espagnol, les informations fournies par ses policiers "proviennent en partie du démantèlement en 2014 et 2015 (sur son sol, ndlr) du premier réseau européen d'envoi de femmes en Syrie".