Mardi soir dernier, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a laissé aux assureurs jusqu'à aujourd'hui lundi pour s'engager "au moins" à un gel des primes pour les hôteliers, cafetiers et restaurateurs. Faute de quoi, le gouvernement laissera les parlementaires voter une taxe de 2% sur les primes versées au titre des contrats d’assurance dommage, qui coûterait 1,2 milliard d'euros au secteur, déjà votée par le Sénat. Bruno Le Maire a assuré qu'en échange du gel des tarifs, il est prêt à revenir sur cette mesure. Pascal Demurger, directeur général de la MAIF, invité lundi de la matinale d'Europe 1, a déclaré que les assureurs sont "prêts" à accepter cette proposition.
Une proposition "raisonnable et intelligente"
"Bruno Le Maire a demandé un effort supplémentaire, après beaucoup d'efforts quand même courant 2020, et en même temps, c'est normal", a estimé le directeur général de la Maif, Pascal Demurger. Les assureurs ont été beaucoup critiqués ces derniers temps pour ne pas avoir suffisamment joué le jeu de la solidarité, notamment avec des refus de couvrir les pertes d'exploitation, même aux restaurateurs qui étaient assurés pour ce risque. Certains recevant même des avenants de contrats d'assurance que leur assureur les force à signer, pour reconnaître que les pertes ne seront pas prises en charge, sous peine de résiliation. Mais face à la menace d'une taxe d'1,2 milliard d'euros, la proposition de Bruno Le Maire, à savoir geler les primes pour les hôteliers-restaurateurs, semble plus raisonnable à certains.
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"On est prêts à l'accepter, et j'espère qu'il y aura un accord avec Bruno Le Maire", a poursuivi le DG de la Maif. "La proposition est une proposition raisonnable et intelligente, ça vaut mieux qu'une taxe dont on ne sait pas où va le produit. Là, au moins, le fait de geler les tarifs - il y a quelques autres mesures - pour les hôteliers et les restaurateurs, on sait à qui ça bénéficie et c'est légitime car ce sont eux qui souffrent le plus de la crise."
La Maif toutefois n'assure pas encore les hôteliers-restaurateurs : "On va commencer à assurer le monde de l'entreprise de manière générale à partir de 2021, mais jusqu'à présent on ne le faisait pas", reconnaît Pascal Demurger.