Des dizaines, des centaines, des milliers de propositions... Le "grand débat national" voulu par Emmanuel Macron, pour mettre fin à la crise des "gilets jaunes", pourrait vite s'éparpiller dans de multiples directions face à la montagne de revendications recueillies dans les mairies. Comment les doléances des Français seront-elles centralisées ? Vendredi après-midi, une délégation de "gilets jaunes" doit aborder ces questions avec la Commission national du débat public, chargée de mener les débats. De son côté, le CNRS propose de mettre en place un outil numérique, pour pouvoir faire le tri entre toutes les propositions.
Un instrument numérique de compilation. Cet outil pourrait prendre la forme d'un site internet, sur lequel tout un chacun pourrait entrer sa proposition en 180 caractères. Il serait ensuite possible de voter "pour" ou "contre" les idées des uns et des autres. Enfin, le logiciel compilerait toutes ces données, par mots-clés, pour en faire une synthèse lisible, explique Elyan Cahliol, un "gilet jaune" qui a participé à la mise au point de ce dispositif. "Sous la forme d'un graphique en trois dimensions, très visuel et très facile à comprendre, on va pouvoir voir quelles sont les propositions, les revendications qui concernent les gens, celles qui suscitent le plus d'intérêt et de réactions d'approbation, ou de désapprobation", détaille-t-il auprès d'Europe 1.
En résumé : un immense scanner, développé par des mathématiciens du CNRS. L'un d'eux sera d'ailleurs présent vendredi après-midi à la rencontre prévue avec la Commission nationale du débat public.
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Un gage d'objectivité. Les "gilets jaunes" veulent en faire l'outil officiel de remontée des propositions, afin d'éviter que les autorités ignorent telle ou telle revendication, argue Christophe Chalençon, l'une des figures médiatiques du mouvement. "Le gouvernement a voulu faire de l'enfumage en nous mettant à disposition des cahiers d'écoliers", s'agace-t-il. "C'est une locomotive à vapeur du 19ème siècle et nous, nous arrivons avec le TGV du troisième millénaire ! Aujourd'hui, tout va être abordé pour servir la démocratie", se félicite cet artisan.
Reste à savoir si l'Etat acceptera la proposition... ou préférera sa propre plateforme, pas encore mise en ligne.