"Gilets jaunes" : les CRS se préparent à une nouvelle journée de violences

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Image d'illustration. Comme à chaque journée de mobilisation des "gilets jaunes", les CRS ont été pris à parti. © ZAKARIA ABDELKAFI / AFP
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Martin Feneau, édité par Ugo Pascolo
Après les violences de samedi dernier, les CRS se préparent à une nouvelle journée mouvementée, à la veille de l'acte 4 des "gilets jaunes", alors que les forces de l'ordre semblent être la cible prioritaire des casseurs. 

Ils étaient en première ligne face aux casseurs samedi dernier et ils se remettent encore des événements. 80 CRS du sud de la France se prépare à une nouvelle journée à hauts risques en Île-de-France, demain, une semaine après avoir essuyé des jets de bouteilles, de pavés et d'acide.

"Après 24 ans de police, je n'ai pas connu de journée de cette intensité". Les images sont encore présentes dans la tête de ces membres des forces de l'ordre qui étaient déployés avenue Marceau, une des artères menant à la place de l'Etoile, où l'Arc de Triomphe a été saccagé. "Les attaques que l'on subissait font que l'on a perdu la notion de temps", confie ce brigadier-chef au micro d'Europe 1. "L'engagement a été intense de 8h30 à 21h, sans répit. On avançait, on reculait, on prenait du terrain, un instant on s'est retourné et on a vu 5.000-6.000 personnes courir dans notre direction", raconte-t-il. 

Entendu sur europe1 :
Derrière nous, ce sont les kakis, c'est l'armée régulière, mais elle n'est pas formée pour faire du maintien de l'ordre

"On s'est tous pris en main et on s'est dit : 'on se serre les coudes, ça va être un moment difficile à passer'", relate l'homme qui a passé 13 heures debout avec ses hommes. Si les souvenirs du brigadier-chef sont assez flous, les images sont ancrées : "On se rappelle de la violence", affirme-t-il. Une violence qui a conduit à 412 interpellations à Paris, qui ont donné lieu à 383 placements en garde à vue. "Après 24 ans de police, je n'ai pas connu de journée de cette intensité, je n'en n'ai pas souvenir", souffle-t-il. 

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L'échec est interdit. Malgré tout, le commandant de la compagnie l'affirme, ses hommes ne redoutent pas de se retrouver une nouvelle fois en face-à-face avec les "gilets jaunes" : ils sont formés et équipés pour de tels affrontements. Mais contrairement à d'autres manifestations, "la cible première sont les forces de l'ordre, les représentants de l'Etat", pointe le gradé. "Ils s'en prennent aux forces qui défendent la démocratie et les institutions", précise-t-il. Une réalité qui rend le travail des CRS d'autant plus compliqué : "Derrière nous, ce sont les kakis, c'est l'armée régulière, mais elle n'est pas formée pour faire du maintien de l'ordre", rappelle le commandant. Un constat qui interdit d'autant plus tout échec, car à en croire ce représentant des forces de l'ordre : "Avec l'armée régulière, on sait très bien qu'il n'y a plus que l'usage du feu". 

Une mobilisation hors-norme. Pour éviter de nouvelles violences, l'exécutif a mobilisé 89.000 policiers et gendarmes sur tout le territoire, dont 8.000 rien que pour la capitale. Un dispositif inédit répartis dans plusieurs endroits stratégiques de la capitale. Car en plus des Champs-Elysées et de l'Arc de Triomphe, les casseurs pourraient vouloir s'en prendre à d'autres lieux emblématiques comme Bercy, où se trouve le ministère de l'Economie et des Finances. La gendarmerie a également suspendu tous les repos et rappelé tous les permissionnaires : 100 escadrons de mobiles sur 109 seront sur le pont, et 55 des 60 compagnies de CRS sont mobilisées. 

Même la brigade antigang, qui s’entraîne depuis trois ans pour les combats urbains contre les commandos terroristes, va déployer une centaine d'hommes dans les rues parisiennes.