"Il ne faut pas faire l'amalgame" entre les "gilets jaunes" qui manifestent sincèrement et des insultes antisémites qui ont visé samedi à Paris le philosophe Alain Finkielkraut, mais ce mouvement "est infiltré par beaucoup" de groupes, a déclaré dimanche Benjamin Griveaux sur LCI.
"Un antisémitisme crasse" chez une frange "minoritaire". "À nouveau, je ne mélange pas ceux qui ont enfilé un gilet jaune il y a maintenant trois mois ... Ceux-là sont très loin des comportements que l'on a observé hier", a déclaré le porte-parole du gouvernement. Évoquant le chiffre dévoilé dans la semaine sur une augmentation de 74% des actes antisémites en 2018, il a ajouté que "personne ne peut raisonnablement considérer que cela est lié aux 'gilets jaunes'". "Mais force est de constater que, à l'intérieur de ces cortèges, de manière minoritaire à nouveau, vous avez des éléments d'extrême gauche ou d'extrême droite qui font preuve d'un antisémitisme crasse qu'ils ont exprimé hier par des insultes", a-t-il ajouté.
Interrogé par un journaliste de LCI pour savoir si le mouvement était infiltré par "l'islamo-gauchisme", Benjamin Griveaux a répondu : "Je pense qu'il est infiltré par beaucoup". "Je sais pas ce que c'est que l'islamo-gauchisme en terme d'organisation mais, à l'évidence, vous avez à l'intérieur des cortèges, des gens qui se réclament en tout cas d'un antisémitisme liée à la question israélienne à l'évidence. Mais vous avez aussi de la même manière - et les liens ont été établis -, des gens qui sont issus de l'extrême droite et avec le vieux fond qu'on connaît bien dans l'extrême droite française d'antisémitisme".
Manifester contre l'antisémitisme, "la meilleure réponse". Pour lui, "la meilleure réponse" est la participation du plus grand nombre aux manifestations prévues mardi à l'appel de plusieurs partis politiques, "pour célébrer la République et la lutte contre l'antisémitisme", y compris le Rassemblement national de Marine Le Pen qui n'a pas été convié. "J'ai comme le sentiment que le Rassemblement national n'a pas toujours été très clair sur ces sujets, par le passé. Aujourd'hui, elle (Marine Le Pen, ndlr) a dénoncé l'acte antisémite et il faut s'en réjouir", a-t-il ajouté.
Le parquet de Paris a annoncé dimanche avoir ouvert une enquête sur les injures antisémites à l'encontre d'Alain Finkielkraut en marge d'une manifestation de "gilets jaunes".