Le premier volet du "grand débat national" touche à sa fin. Alors que la suspension des échanges est fixée au 15 mars, La République en Marche doit présenter dimanche après-midi sa propre contribution à Chartres. Mais après deux mois de consultations, les premières remontées issues des participations en ligne et des réunions locales trahissent de fortes disparités. "Incontestablement, il y a une surreprésentation des retraités, une sous-représentation des jeunes et une surreprésentation des catégories sociales plus habituées à ce type d’exercice", relève ainsi au micro de Bernard Poirette, sur Europe 1, Nadia Bellaoui, l’une des cinq garants du "grand débat".
Peu de participation du côté des habitants des quartiers et des jeunes. "On sait que les débats organisés attirent une certaine catégorie de la population, ça n’est pas la même en ligne que dans les réunions", poursuit-elle. "On peut dire, globalement, que ce sont des catégories sociales plus incluses, plus âgées aussi. Finalement, une physionomie qui ressemble beaucoup à celle de l’électorat en France", note encore Nadia Bellaoui. "On sait que cette première initiative n’aura pas touché les catégories sociales présentes dans les quartiers des politiques de la ville et les jeunes", déplore-t-elle. "Il faudra faire ce progrès de manière significative dans d’autres expériences, s’il devait y en avoir."
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Fiscalité, éducation, santé... les thèmes qui intéressent les Français. Selon les chiffres de cette responsable, 1,5 million de contributions en ligne ont été enregistrées, auxquelles s’ajoutent les 400.000 pages de contributions des cahiers citoyens, en cours de numérisation par les services de la Bibliothèque nationale de France. "Manifestement les quatre thèmes initialement mis sur la table par le gouvernement - fiscalité, organisation de l’État, transition écologique, et la démocratie - correspondaient aux sujets que les Français avaient envie de traiter", se félicite-t-elle. "D'autres thèmes se sont invités dans les débats, on a beaucoup parlé de santé et d’éducation", ajoute Nadia Bellaoui.
La fiscalité a aussi été au cœur des échanges. "Il apparaît très clairement une réflexion profonde sur le bon équilibre entre l’impôt et les services publiques", explique-t-elle. "La question, c’est comment rendre l’impôt plus juste de manière à sauvegarder un niveau de service publique qui fait le bien-être des Français."
Des citoyens tirés au sort. Prochaine étape du "grand débat" : la mise en place de conférences nationales thématiques, avec notamment la participation des corps intermédiaires, tels que les élus et les associations. Doivent également être mises en place, à partir de la fin de semaine, des conférences citoyennes réunissant des Français tirés au sort, ce qui pourrait permettre aux habitants des quartiers défavorisés et aux jeunes de prendre une part plus active aux échanges.