Le secrétaire général du syndicat CGT des cheminots de Paris répond sur Europe 1 à Emmanuel Macron. Alors que le Président de la République appelait samedi depuis Abidjan à une trêve du mouvement social contre la réforme des retraites, Béranger Cernon ne l'entend pas de cette oreille. "Une trêve cela se fait à deux", estime le conducteur de train, qui n'a pas "vu de geste du gouvernement pour aller vers cette trêve". Il continuera donc la grève, même si cela le prive d'une bonne partie de son salaire.
Déjà 1.800 euros en moins
Chaque jour chômé prive Béranger Cernon de 100 euros. Après 18 jours de conflit, le secrétaire général de la CGT des cheminots de Paris a vite fait le calcul : "1.800 euros sur une paie de 2.400 euros par mois". Mais cela n’effraie pas celui qui est entré à la SNCF à 31 ans, puisqu'il jure qu'il ira "jusqu'au bout". "Je devais partir à 50 ans et aujourd'hui on m'explique que c'est 64 ans, avec une pension qui sera inférieure à celle qui m'était promise lorsque j'ai signé mon contrat. Donc oui je continuerai le temps qu'il faudra." Et tant pis pour les utilisateurs des transports en commun, à qui il dit "penser tous les jours" depuis le début du mouvement social. "Ce n'est pas de notre responsabilité", plaide Béranger Cernon, qui rejette la faute sur le gouvernement. "Depuis le 5 décembre, il n'y a aucune avancée. La seule solution qui nous reste, c'est la grève."
Et ce n'est pas le geste d'Emmanuel Macron, qui annonce renoncer à sa future retraite de Président de la République, qui va changer les choses. "Il a bien de la chance", ironise Béranger Cernon, pour qui "ce Monsieur à les moyens de vivre très correctement". "Beaucoup de Français n'ont pas les moyens de faire cela. On est plus dans la communication", enchaîne le secrétaire général de la CGT des cheminots de Paris, absolument pas touché par cette déclaration. "C'est de l'arrogance", conclut même Béranger Cernon.