Vers de nouvelles pénuries dans les stations-services ? Plusieurs syndicats du secteur pétroliers ont annoncé leur volonté de rejoindre la mobilisation nationale du 19 janvier contre la réforme des retraites. Mais les fédérations se projettent également au-delà de cette journée. La CGT Pétrole appelle à des grèves les 19 et 26 janvier, mais aussi le 6 février avec "si nécessaire, l'arrêt des installations de raffinage", selon un communiqué diffusé par Éric Sellini, coordinateur national du syndicat pour TotalEnergies. Celles-ci pourraient être aussi de plus en plus longues, car si le premier préavis est de 24 heures, ceux des 26 et 6 février prévoient des temps d'arrêt de travail de 24 et 48 heures.
"Un mois de stock" ?
Une possibilité de blocage qui rappelle forcément les pénuries de carburant du mois d'octobre dernier où, suite à des mouvements de grève dans les raffineries, certaines stations-services françaises n'étaient plus approvisionnées, provoquant des files d'attente interminables pour ceux qui souhaitaient faire leur plein.
Pour autant, le risque de pénurie ne serait pas forcément immédiat. Selon Francis Pousse, le président des stations-services et énergies nouvelles de Mobilians, syndicat professionnel qui représente 5.800 stations traditionnelles, "on a un mois de stock […] En-dehors des capacités de dépôts des raffineries, il y a 200 dépôts disséminés sur le territoire français. Les stocks sont relativement importants", a-t-il affirmé sur France Bleu.
S'il est trop tôt pour savoir si ces appels à la grève seront suivis par les salariés des raffineries, le gouvernement prend déjà le sujet au sérieux. La première ministre Élisabeth Borne a notamment appelé les syndicats à "la responsabilité" pour "ne pas pénaliser les Français".