Les suppressions de TGV augmentent samedi au deuxième jour d'une grève des contrôleurs de la SNCF, plongeant dans le désarroi le jour du réveillon des voyageurs qui pourront toutefois se déplacer le week-end du Nouvel An après un accord validé vendredi entre la direction du groupe et les syndicats.
50% des TGV annulés sur les axes Nord et Atlantique
Après l'annulation d'un train sur trois vendredi, 40% des TGV ont été supprimés samedi et dimanche. Sur les axes Nord et Atlantique, 50% des TGV ont été annulés, ainsi que 40% sur les axes Sud-Est et Est. Un Ouigo sur trois et un quart des Intercités ont aussi été supprimés, selon la SNCF.
Vendredi dans les gares françaises, des passagers affichaient souvent un agacement teinté d'une volonté de respecter le droit de grève. "Ils font grève pour une raison, je comprends, mais pas pendant les fêtes quand même. On a assez de stress déjà", regrettait Inga Skripkina, 41 ans, en gare de Lille Flandres.
"Je trouve que c'est un peu gonflé de faire ça pendant les fêtes de Noël, même si je ne remets pas en cause le droit de grève", résume Didier, cheminot à la retraite qui s'apprêtait à partir à Draguignan depuis la gare de Lyon à Paris.
"De la folie"
"Y'a plein d'autres moments dans l'année pour faire grève, là c'est de la folie, on est manipulé par cinq mecs", s'énervait en gare de Bordeaux M. Leroux -qui n'a pas voulu donner son prénom.
Pas de cohue cependant: ceux présents en gare vendredi étaient assurés de pouvoir partir, la compagnie ayant informé ses clients à partir de mardi des trains annulés.
Les billets annulés vont pouvoir être remboursés pendant six mois au double du montant initial, en bons d'achat. Au total, le coût de la grève devrait s'élever à une centaine de millions d'euros pour la SNCF, selon le ministre délégué aux Transports Clément Beaune.
Les trains n'ont pas pu être reprogrammés du jour au lendemain
Une soirée de négociations jeudi entre syndicats et direction du groupe a permis de trouver une issue au conflit initié par un collectif de contrôleurs hors syndicats, conduisant à la levée du préavis de grève pour le week-end prochain par les syndicats, qui n'appelaient toutefois pas à la grève.
Parmi les mesures actées dans l'accord, la création d'une "direction des chefs de bord" afin d'être plus à l'écoute des problématiques qui pourraient surgir pour les contrôleurs et un relèvement d'une prime spécifique aux contrôleurs.
Mais pour Noël, c'est trop tard: les trains se préparant plusieurs jours en avance, ils n'ont pas pu être reprogrammés du jour au lendemain.
Observant des "mouvements spontanés qui se créent très brutalement sur les réseaux sociaux" et des revendications qui "touchent surtout à un besoin de considération", Clément Beaune a jugé dans un entretien au JDD nécessaire "d'avoir une écoute plus attentive au sein des entreprises publiques et (...) de réfléchir à des dispositifs d'alerte sociale, de négociations internes à l'entreprise".