Alors que le patron de la SNCF Guillaume Pepy a annoncé jeudi dernier une opération "reconquête" avec des gestes commerciaux à l'égard des clients pour cet été, les galères se poursuivent pour les usagers, malmenés par la grève des cheminots. Europe 1 a rencontré certains d'entre eux près de Rouen, qui ont décidé de frauder.
Dans le train qui le mène à Rouen, Timothée a réussi à trouver une place assise. Derrière lui, d'autres voyageurs n'ont pas eu cette chance : il sont obligés de rester debout dans les allées. Une situation quotidienne pour ce Roannais qui emprunte cette ligne matin et soir. La grève n'a rien arrangé alors il y a un mois, Timothée a choisi de résilier son abonnement mensuel et de fraude, occasionnellement. "J'ai pas envie de payer 415 euros pour un service que je n'ai pas. Je demande pas non plus à ce qu'on m'apporte des cocktails et tout ça, mais juste que je puisse m'asseoir", ironise-t-il. "À mon avis, pendant cette période-là, je vais frauder encore".
"Grosse galère". Tant que les amendes se font rares, Chérif continue lui de payer son abonnement mais depuis le début de la grève, il se demande pourquoi. "Depuis un mois et demi, il n'y a personne qui m'a contrôlé. [Les contrôleurs] savent que les gens en ont ras-le-bol. C'est une grosse galère".
"C'est la misère ferroviaire". Les passagers de cette ligne au train vieillissant souffrent particulièrement de la grève. Avec des suppressions au quotidien, le sentiment de lassitude prédomine, explique Valérie Runembert, président de l'association de défense des usagers du rail normand. "La grève ici se ressent pas mal puisque le matériel est pourri, moins vous avez de gens pour le réparer, plus vous avez de trains supprimés", lâche-t-il. "C'est la misère ferroviaire. Il n'y a pas d'autres mots".
Le patron de la SNCF Guillaume Pepy a promis qu'au mois de juin, les abonnements seraient à moitié prix. Un geste qui ne fait pas oublier la galère quotidienne des passagers normands.
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