Grève : trousse de toilette et vêtements de rechange...pour éviter la galère des transports certains salariés dorment au travail

Pour éviter la galère qu'est devenu le trajet domicile-travail, certains ont pris le parti de dormir directement au bureau, ou dans un hôtel à proximité.
Pour éviter la galère qu'est devenu le trajet domicile-travail, certains ont pris le parti de dormir directement au bureau, ou dans un hôtel à proximité. © Philippe LOPEZ / AFP
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Marion Gauthier, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Pour éviter la galère dans les transports, voire de longues heures de marche sous un temps pas toujours clément, certains salariés ont décidé de dormir directement sur leur lieu de travail, ou à proximité. C'est notamment le cas des hôtels, qui logent leurs salariés, mais aussi ceux des entreprises aux alentours. 
REPORTAGE

C'est une des conséquences d'une grève qui se prolonge : la fatigue. Il suffit d'observer le comportement de certains habitants des grandes villes, notamment à Paris, pour voir les actes d'incivilité et d'égoïsme apparaître de plus en plus fréquemment. Une situation qui, en plus de la galère dans les transports, vient peser un peu plus sur les nerfs des usagers. Alors pour éviter tout ça, certains ont carrément décidé de... dormir directement sur leur lieu de travail. 

"J'ai ma trousse de toilette, plusieurs vêtements..."

C'est notamment le cas de Viviane, responsable des femmes de chambre dans un hôtel du quartier Montparnasse, à Paris. Depuis le 4 décembre, elle emprunte une chambre à son employeur. Un choix qui évite de passer 8 heures dans les transports. "Si je rentre, c'est tard et je dois en plus me réveiller très tôt. Ce serait trop fatiguant, mais ça commence à me manquer de partir de chez moi", glisse-t-elle au micro d'Europe 1. 

Ceux qui, comme Viviane, dorment sur place, assurent ainsi un service minimum quand leurs collègues sont en retard. "J'ai ma trousse de toilette, plusieurs vêtements, parce que c’est tout bête mais je fais pas les chambres comme je fais l’accueil", explique de son côté Sophie, la directrice. "Comme j’ai dû remplacer la réceptionniste, il faut que j’ai ma tenue de réception. Mais si je fais les chambres, j’ai aussi une tenue... J'ai même mon oreiller avec moi ! Parce que s’il n’y a vraiment plus de places, je vais dormir dans mon bureau". 

"On a des sociétés aux alentours qui nous ont appelés"

Car les hôtels ne sont pas les seuls à faire dormir certains de leurs employés à proximité de leur lieu de travail. "On a des sociétés aux alentours qui nous ont appelés, on a aussi eu des gens qui attendaient leurs trains. Comme ça, à la fin, quand ils ne l’ont pas eu, ils n’allaient pas rester dans la rue, donc ils sont rentrés", détaille Sophie.

Entre les clients qui travaillent dans le quartier, ou ceux qui ont été obligés de prolonger leur séjour à Paris faute de trains, les clients ne manquent pas. Mais si l'hôtel affiche complet, c'est que Sophie casse ses prix, ce qui est exceptionnel pour un mois de décembre. Et si l'on ajoute à cela toutes les heures supplémentaires réalisées par son personnel, elle n'est pas confiante vis-à-vis de son chiffre d'affaires de fin d'année...