Le ministre de l'Intérieur, Matthias Fekl, a prévenu lundi au sujet du déplacement de ministres annoncé en Guyane qu'"on ne dialogue pas en cagoule" mais "à visage découvert", tout en assurant que la mobilisation du gouvernement était "totale" face à cette crise sociale.
"Beaucoup de souffrances." A l'issue d'une réunion à Bruxelles avec ses homologues européens, le ministre de l'Intérieur a, devant la presse, souhaité d'abord "réitérer un appel au calme" en Guyane même si "nous savons que la situation est dure", que "beaucoup de crises se conjuguent et qu'il y a donc beaucoup de souffrances". Notant que "le Premier ministre a été très clair là-dessus", le ministre de l'Intérieur a jugé "parfaitement possible qu'une présence gouvernementale ait lieu en Guyane, mais à condition que l'ordre soit respecté".
"Il faut que la confiance soit présente." "La République, c'est aussi des règles, un cadre précis, y compris pour dialoguer. On ne dialogue pas en cagoule. On dialogue le visage découvert. Il faut que la confiance soit présente", a-t-il encore insisté, en référence au groupe des "500 frères" qui mène des actions encagoulées pour dénoncer l'insécurité. Le ministre a auparavant jugé "fondamental" que la délégation interministérielle chargée d'"avancer sur le diagnostic et surtout sur les propositions" puisse le faire "dans les meilleures conditions possibles, avec un retour au calme, de l'ordre".
Renforts policiers. Il a mis en avant le renforcement "considérable (d)es moyens dont disposent les forces de l'ordre sur place, suite à des suppressions de postes très importantes sous le précédent quinquennat, d'ailleurs sur l'ensemble du territoire français". Outre le déploiement de 75 policiers et gendarmes supplémentaires en Guyane au cours de ce quinquennat, le nouveau locataire de la place Beauvau a évoqué 25 policiers et 23 gendarmes supplémentaires qui vont y être affectés, un escadron de gendarmes mobiles "fidélisé sur place", la construction d'un hôtel de police à partir de 2017.