C'est la journée nationale du harcèlement scolaire. Un fléau qui touche un enfant sur dix selon les enquêtes officielles, voire un sur cinq selon l’association Marion La Main Tendue, dans une étude publiée cette semaine. Pour mettre à jour ces statistiques, un questionnaire anonyme est distribué à partir de ce jeudi à tous les élèves, du CE2 à la Terminale. Il permettra également aux chefs d’établissement de mesurer l’ampleur du phénomène classe par classe.
Faire prendre conscience aux enfants qu'ils sont harcelés
Ce questionnaire est une première étape pour inviter les élèves à se confier. Il n’a pas pour but de repérer les cas de harcèlement, mais de faire prendre conscience aux enfants qu’ils sont harcelés ou en passe de l’être. Par exemple, "manges-tu seul à la cantine ?", fait partie des questions. "Il s'agit bien de prévenir. Il faut parler du harcèlement avant qu'il soit là. Ensuite, c'est évidemment mettre en place un véritable protocole pour la réception des parents. N'oublions pas que c'est maintenant un harcèlement aussi dans la chambre, par téléphone, qui va nécessiter de travailler avec les parents. "C'est une affaire de coéducation", insiste Eric Debarbieux, spécialiste des violences scolaires et co-auteur du questionnaire.
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Alexandra de Montaigne, principale adjointe d’un collège parisien, a justement décidé d'associer les parents d’élèves. "Avec les parents d'élèves, il y aura un autre temps de travail et d'échanges autour des résultats et de présentation aussi aux familles et aux collègues pour réfléchir à des pistes d'accompagnement. Une des pistes, par exemple, qui avait été élaborée, était de pouvoir disposer d'un lieu de recueil de la parole dans une salle identifiée par les élèves", détaille-t-elle au micro d'Europe 1. Si l’expérience fonctionne, ce questionnaire pourrait être redistribué chaque année dans les classes.