Un an après l'attentat de Trèbes, la gendarmerie reste encore marquée par le geste du lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, qui a échangé sa vie contre celle d'un otage avant d'être tué par le terroriste Radouane Lakdim dans le Super U de la ville de l'Aude, ce vendredi matin-là. Invitée de la matinale de Bernard Poirette sur notre antenne, la porte-parole de la gendarmerie nationale Maddy Scheurer revient sur l'hommage rendu samedi à celui que beaucoup ont qualifié de "héros" après la tragédie.
"Il y a un avant et un après Trèbes", affirme-t-elle d'emblée. "Chaque gendarme a été touché au cœur par ce qui s'est passé. (Samedi), c'est vraiment une journée important pour nous." À la mi-journée, un hommage sera rendu au lieutenant-colonel mort à l'âge de 44 ans. Le Premier ministre Édouard Philippe sera notamment présent.
Un geste qui "rend humbles" les gendarmes
Pour Maddy Scheurer, Arnaud Beltrame "a donné une image de l'engagement militaire qui est allé jusqu'au bout" : "Il incarne les valeurs que l'on nous enseigne dès la formation initiale. Il faut respecter sa mémoire, la noblesse de son geste qui nous rend humbles."
Quant au débat qui a pu exister sur la nature de son geste, la porte-parole de la gendarmerie dit "comprendre qu'on puisse se poser la question dans une analyse a posteriori", pour savoir s'il a eu raison d'échanger sa vie contre celle de la dernière otage. Pour autant, dit-elle, "il faut se replacer dans le contexte, avec le peu d'éléments dont disposait le commandement local. Toutes les situations ne peuvent pas être décrites dans un manuel. Il prend une décision avec la formation dont il dispose et un contexte : des vies en jeu, un acte terroriste. (…) C'était une équation à plusieurs inconnues."