La journée internationale du coming-out a lieu dimanche et il n'est toujours pas facile pour les personnes LGBT de révéler publiquement leur orientation sexuelle, notamment en entreprise. C'est ce que révèle une étude du Boston Consulting Group, selon laquelle moins de 45% des personnes LGBT ont révélé leur orientation sexuelle au travail en 2020, avec une chute de 11 points en deux ans. Au micro d'Europe 1, Florent, un Parisien de 29 ans salarié du secteur bancaire, raconte comment le milieu professionnel peut être hostile après un coming-out.
"J'ai eu des expériences où je n'étais pas forcément à l'aise pour le dire, et notamment avec mes collègues masculins", confie le jeune homme, qui raconte une expérience qui l'a profondément marqué : un jour, "mon responsable m'a offert des préservatifs, car il avait croisé la Marche des fiertés. Il était revenu avec des préservatifs en me disant : 'Bon, je sais que vous êtes en couple, mais vous devez certainement avoir des amis…'. Comme si, en raison du fait que je sois gay, j'avais forcément fait une liberté sexuelle, ce qui est malheureusement très cliché."
Le sentiment d'être désavantagé
"À la suite de cette histoire", poursuit Florent, "ma hiérarchie était revenue vers moi en me disant qu'ils allaient me changer de position géographique pour ne plus être en contact direct avec cette personne." Pas moins de 38% des personnes LGBT interrogées dans l'étude du cabinet de conseil estiment que cela peut représenter un désavantage professionnel. Cette proportion est en hausse.
"Très honnêtement, je pense que je suis dans un secteur d'activité et dans un secteur géographique qui font que c'est peut-être plus facile. Une chose est certaine : avoir la même légitimité qu'une personne hétérosexuelle sera toujours un combat de tous les jours", conclut le jeune homme de 29 ans.