Une cinquantaine de migrants, qui se déclarent tous mineurs et qui jusque-là vivaient dehors, dans des tentes, sont arrivés vendredi dernier dans l'église du Saint-Sacrement, dans le 3e arrondissement de Lyon. Europe 1 s'y est rendue à la rencontre de Mamadou, un Guinéen de 16 ans, très reconnaissant de cet accueil.
Crédits photos : Jean-Luc Boujon/Europe 1
"Nous remercions beaucoup le prêtre pour tout ce qu'il a fait pour nous. Au moins, à l'intérieur, il fait chaud et sec, et il n'y a pas de rats", affirme-t-il, en référence à la présence de ces animaux indésirables "dans notre campement. Il y a de gros rats qui viennent fouiller dans nos tentes et parfois nous mordre les pieds. Ici, on est 10.000 fois mieux, Donc merci !", insiste ce mineur isolé auprès d'Europe 1.
Le campement des migrants installé devant l'église.
Une cohabitation avec les fidèles qui se "passe bien"
"Il était impossible de ne pas les accueillir", explique Christophe Ravinet, porte-parole du diocèse de Lyon. "L'archevêque, en les visitant le soir, a considéré qu'on ne pouvait pas les expulser au vu de leur situation très difficile, dehors, sur la place", indique-t-il, soulignant que la cohabitation "se pass(ait) bien".
Ces mineurs "se mettent sur les deux bas-côtés de l'église. Et donc le matin à 9 heures, après qu'ils ont dormi ici, on leur demande de libérer cette zone de manière à ce que les fidèles puissent quand même accéder à l'église le reste de la journée. Malgré tout, nous espérons que les autorités publiques trouveront rapidement une solution plus pérenne pour ces personnes", convient Christophe Ravinet.
Effectivement, en fonction de l'âge des migrants, c'est soit à la Métropole de Lyon, soit à l'État de prendre en charge leur hébergement. Or, précisément, il y a un doute sur leur âge véritable, doute qui ne sera pas tranché avant plusieurs mois par la justice. La situation pourrait donc bien s'éterniser.