Merah 1:10
  • Copié
Benjamin Peter
En mars 2012, une série d'attaques générait l'effroi à Toulouse et Montauban. Un militaire était tué le 11, deux autres le 15, trois enfants et un professeur d'une école juive le 19. L'auteur de cette attaque : Mohammed Merah, 23 ans. Un élève présent ce jour-là se souvient au micro d'Europe 1.

C'était il y a dix ans. Mohammed Merah pénétrait dans l'école juive Ozar Hatorah de Toulouse et assassinait Myriam Monsonégo, ainsi que Arié, Gabriel et Jonathan Sandler. Dimanche, le chef de l’Etat se rendra à Toulouse en compagnie du président d’Israël Isaac Herzog pour une cérémonie d’hommage. Dix ans après dans un livre de témoignages, Jonathan Chetrit âgé à l'époque de 17 ans et en classe de terminale lors de l'attentat, a voulu reconstituer cette matinée à travers le point de vue de chacun. Pour ne pas oublier. Europe 1 l'a rencontré.

"C'est tellement violent et inattendu, qu'il n'y a pas la place pour les sentiments". Il va falloir de longues minutes à Jonathan Chetrit pour réaliser ce qui est en train de se passer dans cette école qu'il aime tant. Un homme vient d'abattre trois enfants et un enseignant. "J'entends des coups de feu et à ce moment-là j'ai l'impression que ce sont des pétards. Et puis la CPE arrive en hurlant qu'il y a un tireur dans l'école et je rentre dans l'opérationnel. Je coupe tout sentiment et je me dis qu'il faut agir très vite", se souvient-il.

Un récit de l'attentat heure par heure

Il met alors en sécurité les plus jeunes dans une réserve sans savoir si le tueur est toujours présent ou non. Dans son livre Toulouse, 19 mars 2012, il a recueilli les témoignages d'élèves, d'enseignants et de parents, qui permettent de revivre heure par heure la terreur et l'incompréhension qui ont suivi l'attentat. Une attaque qui les visait parce qu'ils étaient juifs.

 

"Au moment où ça se passe, il y a quand même cette idée qui me traverse l'esprit, de me dire 'il fallait bien que ça arrive, que je sois touché moi en ma personne en tant que juif et voilà comment c'est en train de se produire'", poursuit le jeune homme. Mais pour lui, cet attentat qui l'a rendu plus vigilant, plus prudent au quotidien, l'a conforté dans l'idée qu'il devait rester en France. "J'ai envie de montrer que les juifs ont leur place en France", conclut-il.