Troquer son jean et son t-shirt contre un uniforme, Camille, 12 ans tout juste et rentrée en cinquième ce lundi, n'y voit aucun inconvénient. "C'est classe d'être en uniforme ! La cravate, le petit costar...", s'enthousiasme la jeune fille d'un établissement de région parisienne au micro d'Europe 1. Son camarade Arthur, en classe de troisième, y voit surtout un moyen de diminuer le harcèlement dans la cour de récréation. "Souvent, les élèves ont peur du jugement le matin quand ils s'habillent, par exemple 'c'est trop serré", 'c'est trop large'... Ça éviterait pas mal de problème", convient le garçon.
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Si le sujet de l'uniforme fait réagir les élèves, c'est qu'il a été remis sur la table par le gouvernement. Le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal estime qu'une expérimentation mérite d'être menée pour faire avancer le débat - une position partagée par le président Emmanuel Macron -, même s'il ne s'agit pas d'une solution miracle selon lui. Le nouveau patron de la rue de Grenelle a indiqué lundi qu'il annoncerait les "modalités" de son initiative à l'automne.
"C'est bien pour faire société"
Dans tous les cas, être tous pareil, ce n'est pas du goût de Raquel qui étudie cette année en seconde. "Il faut qu'on soit nous-même. Des fois je suis triste, donc je m'habille tout en noir. Des fois je suis heureuse, donc je m'habille avec des couleurs... C'est très important", estime-t-elle.
Parent d'élève, Abdoulaye, lui aussi, se pose la question. Choisir ses vêtements n'est pas un choix anodin, surtout pendant l'enfance. "Je vois avec ma fille de 9 ans qui, quand je lui demande de mettre certains vêtements, elle me dit non, elle veut mettre ça, ça...", explique-t-il au micro d'Europe 1, ajoutant : "C'est aussi une affirmation de soi qu'on a par rapport à l'habillement. L'uniforme, quelque part, force les gens à entrer dans le moule. Donc, c'est bien pour faire société, c'est vraiment un choix cornélien pour moi", reconnaît ce père de famille.
Si l'uniforme est un jour imposé, les chaussures, très coûteuses, et marques fortes de différenciation seront-elles également imposées ? Certains élèves plaident déjà pour l'autorisation des accessoires personnalisés.