Il rend hommage à son papa franco-portugais, tué au stade de France lors des attentats du 13 novembre

Le stade de France.
Le stade de France. © ROBERT GRAHN / EUROLUFTBILD / AFP
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Le fils de l'unique victime des attentats du 13 novembre au stade de France publie une longue lettre en mémoire de son père avant le match Portugal-France.

Il est la seule victime des attentats du 13 novembre au stade de France. Manuel Dias, chauffeur de car né au Portugal, se trouvait aux abords du stade lorsque les trois kamikazes se sont fait exploser. Marié et père de deux enfants, il habitait à Cormontreuil, près de Reims, dans la Marne.

Alors que ses deux pays, la France et le Portugal, s'affrontent dimanche soir en finale de l'Euro 2016, son fils a publié samedi dans le Huffington Post une longue lettre. Il regrette notamment que "le débat public continue d'exacerber les différences, de stigmatiser les communautés et de prôner une solution basée sur l'exclusion".

>> Europe 1 vous en propose quelques extraits : 

"Tu t'appelais Manuel Dias et tu étais mon père.

C'est avec cette phrase que j'ai souhaité te rendre hommage au lendemain des attentats qui t'ont ôté la vie le 13 novembre dernier. Tu es parti devant le stade de France et cette finale d'aujourd'hui ravive forcément ce drame que nous avons vécu."

"Né au Portugal mais ayant choisi la France comme pays d'adoption, tu étais la preuve incarnée que l'intégration est possible. La meilleure réponse à tous ceux qui dans l'espace public, et essentiellement pour garantir l'alternance politique et détourner notre attention de leur incapacité à résoudre les vrais problèmes qui nous concernent, aujourd'hui encore essayent de nous diviser, d'opposer des communautés qui vivent ensemble depuis des décennies et qui ont tissé des liens de fraternité, comme chacun peut le constater autour de lui."

"Pour cette finale, pour ce match qui réunira des joueurs, d'un côté comme de l'autre, d'origines françaises, portugaises ou encore africaines, c'est essentiellement un message de respect des différences que je souhaitais partager ici, grâce à cette opportunité qui m'a été donnée de m'exprimer aujourd'hui. Nous sommes chanceux de vivre dans un pays comme la France, dans lequel malgré les difficultés, nos vies se croisent et s'enrichissent souvent de cette mixité. Soyons fiers d'en faire partie et ne laissons pas les intérêts de certains nous convaincre de l'inverse."

"Pour finir, jeudi, en voyant le dénouement de la demi finale, j'ai immédiatement pensé à toi papa. Dimanche à Saint-Denis tes deux pays s'affronteront à quelques mètres de cette porte D où tu as perdu la vie. Si je suis encore incapable de m'y rendre, je me console cependant en me disant que toi au moins tu auras une place privilégiée pour voir le match."