Dans les CRA, le manque de moyen et de personnel pose problème 1:47
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Nicolas Tonev / Crédits : MIGUEL MEDINA / AFP , modifié à
C'est un lieu de passage obligatoire pour les étrangers les plus dangereux en attente d'expulsion. Les centres de rétention administrative (CRA) sont revenus au cœur de l'actualité depuis le meurtre de Philippine, car l'assassin présumé de l'étudiante avait été retenu dans un de ces centres. Au quotidien, le fonctionnement y est difficile, entre manque de moyens et population compliquée.

Depuis le meurtre de Philippine, étudiante de 19 ans retrouvée dans le bois de Boulogne, les centres de rétention administrative sont revenus au centre de l'actualité. Taha O., le meurtrier présumé qui était visé par une obligation de quitter le territoire français (OQTF), avait notamment été interné dans un centre. On y recense 2.000 places disponibles aujourd'hui en France, mais les autorités espèrent arriver à 3.000 d'ici à 2027. Dans les CRA 1 et 2 de Paris situés dans le Bois de Vincennes, l'ambiance est compliquée...

Des "moyens supplémentaires" demandés

Au CRA numéro 1, les retenus tapent sur les murs et les portes. Aux premières loges, Mélanie, responsable de la régulation, subit. "Les agressions physiques, c'est de temps en temps et verbales, c'est constamment. Il n’y a même pas une heure de ça, c’était n**** ta mère sale p***,"confie-t-elle. "La sanction applicable, c’est une mise à l’écart pendant une heure et après, ils retournent dans le centre et ils recommencent."

Sur 200 retenus, 191 ont commis un trouble à l'ordre public, 21 sont des sortants d'établissement pénitentiaire et 24 ont commis des violences contre des policiers du centre. Pourtant, les moyens ne suivent pas constate, excédé, le major Bargue. "Cet après-midi, on est 32 sur site, au lieu de 48 points incompressibles. Les points de surveillance, on a été obligé de les alléger, et donc il y a des lieux supposés êtres gardés qui ne sont pas gardés du tout, c’est désespérant !"

11 fugues en décembre 2023, 14 en juin dernier, alors devant les attentes des politiques, le commandant Bertrand Bordus se fait diplomate "Ça peut être réaliste avec des moyens supplémentaires..." Depuis 2023, en moyenne, 45 % des personnes passant par les CRA de Paris sont expulsés de France.