Le 12 novembre 2018, la Métropole du Grand Paris votait l'interdiction des vieux diesels d'avant 2001, ainsi que de tous les véhicules immatriculés avant 1997 à l'intérieur du périmètre de l'autoroute A86. Les conséquences de cette décision peuvent être explosives.
240.000 véhicules concernés. Le sigle "ZFE", pour "Zone à faible émission", désigne le périmètre de la Francilienne, l'autoroute A86 sur laquelle circulent plusieurs centaines de milliers de voitures par an. Les vieilles voitures diesel et essence de plus de 20 ans seront interdites de circulation sur le territoire de 79 communes incluses dans la zone. La mesure doit entrer en vigueur en juillet 2019.
Cette décision a tout d'abord pour motivation la question de la santé publique, puisque l'on dénombre chaque année en France 6.000 morts prématurées causées par les émissions de particules fines. De plus, le développement des ZFE est une obligation européenne. On en compte 227 en Europe, et seulement deux en France, à Paris et à Grenoble. Le ministre de la Transition écologique et solidaire François de Rugy s'est engagé à la création de 15 ZFE dans le pays d'ici 2020, dans le cadre de la future loi mobilité.
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Conséquence : près de 240.000 véhicules, sans compter les véhicules professionnels, seront cloués au parking à partir de juillet 2019. Ce casse-tête à venir tombe plutôt mal, en pleine révolte des "gilets jaunes", et en pleine période officielle de l'écoute avec le Grand débat national.
Pas de verbalisations avant 2021. Dès lors, comment éviter la naissance d'un front de protestation en Ile-de-France, alors que la région est relativement épargnée par les "gilets jaunes" ? C'est là que la méthode est cruciale. Pour vaincre les oppositions de certains élus comme Jean-Didier Berger, patron de la vallée sud d'Ile-de-France, il n'y aura pas de verbalisations des véhicules jusqu'en 2021, le temps d'installer un réseau de caméras.
Pour Patrick Ollier, président de la Métropole du Grand Paris qui compte 7 millions d'habitants, l'enjeu est d'aider à la transition et au changement des voitures interdites par des primes à la casse. Problème, l'enveloppe de l'Etat ne sera jamais suffisante, selon les élus opposants, qui dénoncent un agenda hâtif et un projet socialement et économiquement injuste.