Un limogeage qui provoque l'indignation. Celui de la préfète d'Indre-et-Loire, Marie Lajus. Le 7 décembre dernier, l'exécutif a mis fin à ses fonctions, sans préavis ni réaffectation, du moins à l'heure actuelle. La préfète aurait été poussée vers la sortie pour s'être opposée à un projet de construction dans une zone protégée.
Un projet qui allait à l'encontre de la loi Climat et résilience
Il n'y a pas de motif officiel de la part de la place Beauvau. Mais pour Le Canard Enchaîné, pas de doute, la préfète a été limogée à la suite de pressions exercées par des élus locaux pour avoir fait respecter le droit de l'urbanisme dans une affaire de projet immobilier : la construction d'un incubateur de startup en pleine zone boisée non constructible, située juste à côté d'un château classé monument historique, a Reugny, près de Tours.
La préfète s'est opposée à ce projet, estimant qu'il allait à l'encontre de la loi Climat et résilience. Un refus qui aurait motivé son renvoi.
Une décision incompréhensible pour la sénatrice socialiste Nicole Bonnefoy. "C'est inquiétant à plusieurs titres. Il suffit que quelques gens en proximité avec un ministre puissent obtenir la tête d'un préfet ou d'une préfète. Ce n'est pas du tout satisfaisant et ça m'interpelle également au sens de la loi, puisque c'est l'application de la loi Climat et résilience. Quand on voit que cette grande loi voulue par ce gouvernement ne peut pas être appliquée par le préfet qui défend l'intérêt général, ça pose beaucoup de questions", souligne la sénatrice.
Avec une cinquantaine d'acteurs de la société civile, fonctionnaires et élus des territoires, la sénatrice signe une tribune dans le journal Le Monde. Ils expriment leur soutien à Marie Lajus. La fonctionnaire attend toujours sa réaffectation à un autre poste.