À l'initiative des socialistes, des députées ont symboliquement organisé mardi une "petite manifestation" dans l'hémicycle de l'Assemblée en se levant à 16h47 pour marquer le moment où les femmes commencent à travailler "gratuitement" en raison des inégalités salariales.
En signe de protestation contre les inégalités salariales entre les femmes et les hommes, certains députés quittent l'hémicycle à 16h47. #DirectAN#QAG Cc @Valerie_Rabaultpic.twitter.com/h7Mu72hlFy
— LCP (@LCP) November 5, 2019
Au jour et à l'heure théorique où les femmes commencent à travaillent bénévolement jusqu'à la fin de l'année - sur la base des données d'Eurostat qui établissent l'écart de salaire (horaire) entre les femmes et les hommes à 15,2% en France - des députées PS, LFI, PCF ainsi que de la majorité, accompagnées de quelques hommes, se sont mises debout dans l'hémicycle. "Je vous demande de vous rassoir ou de sortir", a alors lancé le président Richard Ferrand (LREM), avant que quelques élues, essentiellement du PS, ne quittent l'hémicycle.
"À partir de 16h47, les femmes françaises travaillent gratuitement du fait des écarts de salaire qui existent entre les femmes et les hommes, donc avec plusieurs de mes collègues de tous les groupes nous avons souhaité symboliser ce moment" pour dire qu'"il faut que ça change", a expliqué devant la presse la cheffe de file des députés PS Valérie Rabault. "Tous les gouvernements s'attachent à enclencher des progrès", mais il faut être "vigilants à chaque instant et c'est le sens de la petite manifestation organisée", a-t-elle ajouté. C'est "symbolique, mais il faut ne rien lâcher".
Muriel Pénicaud défend l'action du gouvernement
Bastien Lachaud (LFI) a ensuite pris la parole lors des questions au gouvernement pour dénoncer l'inégalité salariale comme étant à "l'origine de toutes les inégalités", plaidant pour des mesures contraignantes.
La ministre du Travail Muriel Pénicaud a dit partager le "diagnostic de la situation des femmes depuis 16h47", mais a rappelé que c'est "la grande cause du quinquennat" de "combattre cet état de fait". Elle a souligné que la loi avenir professionnel, votée en septembre 2018, "a changé complètement le paysage", en créant notamment "une obligation de résultats pour les entreprises" et un "index de l'égalité professionnelle", se disant convaincue qu'"on peut réussir cette bataille dans le pays".
"Sur le diagnostic de la situation des femmes depuis 16h47, nous sommes pleinement d'accord", répond @murielpenicaud. La ministre défend ensuite les changements de la loi "pour choisir son avenir professionnel" votée en 2018.#DirectAN#QAGpic.twitter.com/d0mOMG5rrC
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Le député insoumis a alors repris la parole pour s'étonner qu'au même moment la secrétaire d'État à l'Egalité femmes-hommes Marlène Schiappa évoque sur Twitter "une loi pour l'émancipation économique des femmes en 2020", notant qu'une femme "gagne 9% à 27% de moins qu'un homme". "Ce qui est sûr ici c'est qu'aucun sexe n'a le monopole du verbe bruyant...", a conclu Richard Ferrand.