Trois marques orange fluo sont tracées sur l'arbitre, face à la porte du café familial où travaillent Justine. Il s'agit du niveau atteint par l'eau lors des trois crues qui ont dévasté son lieu de travail, dans le Pas-de-Calais. Un département sinistré par la montée des eaux et les inondations qui continuent de priver de logements de nombreux habitants.
"On verra bien s'il y en a une quatrième parce que ça devient de pire en pire. On en a marre", soupire Justine au micro d'Europe 1. Deux fois par jour, la jeune femme, pull bleu électrique et chaussures en plastique, marche vers le pont pour observer les flots. "On regarde, on voit si ça remonte. Pour l'instant, ça ne remonte pas", constate-t-elle.
"Tant que des travaux ne seront pas réalisés..."
Marie-Laure traverse la chaussée, un œil sur son chien en laisse, l'autre sur cette rivière sauvage qui l'a expulsée de sa maison. "Dès qu'on atteint par-dessus les tubes de métal, c'est-à-dire qu'on ne les voit plus du tout, là, il faut s'inquiéter. Ça n'a jamais été entretenu, la problématique est là. Et tant que des travaux ne seront pas réalisés, on sera embêtés par ce phénomène. On pourrait peut-être creuser en profondeur et aménager pour éviter des débordements ou réaliser des bassins de rétention, quelque chose comme ça", suggère-t-elle.
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"Les habitants ne seront jamais trop prudents", ajoute cette trentenaire qui confie ne pas être inquiète d'une quatrième crue, puisqu'elle a déjà tout perdu. Emmanuel Macron et son épouse doivent se rendre ce mardi dans le Pas-de-Calais pour y exprimer leur soutien et celui de la nation aux sinistrés. La préfecture du département a décidé de fermer les crèches et les établissements scolaires dans 279 communes mardi et Matignon a annoncé la convocation d'une cellule interministérielle de crise.