Le retrait "immédiat" d'une grenade lacrymogène controversée, la GLI-F4. C'est l'annonce faite dimanche par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Ce type de grenade est régulièrement accusé de provoquer de graves blessures chez des manifestants. Au micro d'Europe 1 dimanche, Denis Jacob, secrétaire général du syndicat Alternative police, s'est dit "étonné" et "éberlué" par cette annonce et le contexte dans lequel elle intervient. "Pourquoi une telle annonce aujourd'hui alors qu'on fait face à certaines polémiques concernant quelques interventions de police ?" s'interroge-t-il.
Des grenades en cours de remplacement
Selon le syndicaliste de la police, les stocks de GLI-F4 seraient épuisés depuis "plusieurs mois" et ces grenades "plus utilisées depuis un moment". "Elles sont en cours de remplacement par ce qu'on appelle la GM2L, un nouveau type de grenade", explique Denis Jacob.
"Ça donne un mauvais signal. Un signal à nos détracteurs qui n'ont qu'un seul objectif, c'est de désarmer nos policiers", assène-t-il. "Notre crainte, c'est qu'on donne raison à ces personnes-là et qu'on arrive au fur et à mesure à désarmer les policiers et qu'ils se retrouvent sans aucun moyen pour rétablir l'ordre républicain de notre pays face à de manifestants qui ne sont là que pour s'attaquer physiquement à nos collègues."
"On nous a demandé de faire du maintien de l'ordre de contact"
Pour Denis Jacob, la tenue prochaine des élections municipales de mars ne serait pas étrangère aux propos du ministre de l'Intérieur : "J'ai plus le sentiment que c'est une opération de communication, peut-être pour un électorat qui aurait une certaine désaffection pour le pouvoir en place en ce moment. Et nous, on n'accepte pas une fois de plus d'être les faire-valoir de tel ou tel parti politique à des fins électoralistes. Si c'est le cas, ce n'est pas acceptable."
Alors que le futur schéma national du maintien de l'ordre est attendu dans les prochaines semaines, le syndicaliste affirme que les policiers ne sont pas "opposés à remplacer les moyens qui sont confirmés et avérés comme dangereux". "Nous ce que l'on dit c'est qu'il faut nous donner les moyens de faire le travail qu'on nous demande de faire. Je rappelle quand même qu'on nous a demandé de faire du maintien de l'ordre de contact, d'aller directement sur les gens et de procéder à leur interpellation", conclut-il.