Il faudra probablement des semaines, des mois, pour que Saint-Martin retrouve ses paysages paradisiaques. Dévastée à 95% par le passage de l'ouragan Irma, et alors qu'un deuxième cyclone, José, est en approche, l'île française va devoir établir le colossal bilan des dégâts matériels. Et préparer l'avenir. La priorité des priorités, pour les autorités, c'est de pouvoir à nouveau se rendre sur les îles, pour acheminer le matériel d'urgence et les équipes chargées d'évaluer les dégâts. Il faut donc que les ports et les aéroports soient à nouveau opérationnels.
"On est capables de déployer des moyens". Les premiers groupes électrogènes devraient partir samedi pour gérer l'urgence en attendant un retour à la normale de l'électricité. Un retour qui prendra "plusieurs semaines, voire plusieurs mois", selon le PDG d'EDF, Jean Bernard Levy, interrogé sur Europe 1. Patrick Coulombel, co-fondateur de la fondation "Les Architectes de l'Urgence", souvent envoyée sur des zones dévastées par des catastrophes naturelles, se dit néanmoins "assez confiant" quant au rétablissement rapide de l'eau et de l'électricité à Saint-Martin. "La France est un grand pays. On est capables de déployer des moyens sur des endroits qui ne sont pas si vastes", assure-t-il vendredi, également au micro d'Europe 1.
"Des dégâts importants". L'électricité permettra notamment de faire repartir les usines de dessalement d'eau de mer. Tant qu'elles sont à l'arrêt, il n'y aura pas d'eau potable pour tout les habitants. Si l'accès à l'eau potable et l'électricité sont évidemment une priorité, il faudra aussi, rapidement, reconstruire ce qui a été soufflé par Irma. "Le cyclone s'est déjà chargé de dégager tout ce qui ne tenait pas, ce qui était mal construit, les habitats légers qui ne sont pas adaptés aux cyclones. On a des dégâts importants", constate Patrick Coulombel.
"La France n'est pas un pays du tiers-monde". Mais gare à ne pas, dans la précipitation, opter pour des abris de fortune. Faut-il réparer ou reconstruire ? Ça n'est pas la même chose, ni en temps, ni en coût. "Il faut partir avec une vraie politique de relogement durable, avec des constructions définitives et pérennes. On s'inscrit en faux sur tout ce qui est cabanes. La France n'est pas un pays du tiers-monde. On doit être capables de faire des choses solides rapidement", plaide l'architecte. "C'est simplement une question de volonté".
Quel coût ? Sous cette latitude, la végétation balayée sera redevenue ce qu'elle était en deux ans mais pour le reste tout dépend donc des moyens qui y seront consacrés. Emmanuel Macron a promis un plan d'aide. Mais la facture risque d'être extrêmement lourde, surtout pour les assureurs ; Saint-Barthélemy et Saint-Martin sont par excellence les îles du tourisme de luxe et des villas de stars. Les assureurs, pour le moment, ne se risquent pas a avancer de chiffres.