Les funérailles de Victorine Dartois ont été célébrées mercredi à Bourgoin-Jallieu, dix jours après qu'elle eut été retrouvée noyée dans un ruisseau près de son domicile de Villefontaine, en Isère, sans que le mystère entourant sa mort ait été levé. La messe, cocélébrée par 15 prêtres dont le représentant de l'évêque de Grenoble, s'est déroulée en l'église Saint-Jean-Baptiste de Bourgoin-Jallieu, à laquelle la troupe scoute de la jeune fille de 18 ans était rattachée. La famille était aussi très active dans sa paroisse de Villefontaine.
900 personnes dans et en dehors de l'église
À 14h30, le cercueil blanc contenant la dépouille de la jeune étudiante en BTS est entré dans l'église, suivi par ses parents enlacés, ses deux sœurs et son frère. Il a été déposé sur un parterre de pétales de fleurs composant un cœur rose sur fond blanc. "J'ai pleuré quatre fois dans ma vie, à chaque naissance et là, une cinquième fois", a confié à l'assistance James Darois, le père de Victorine, cadette de la famille.
La mère de Victorine a également pris la parole pendant cette cérémonie : "ma petite fille tu me manques, tes rires communicatifs, ton regard si bleu et si doux... Tu laisses à celles et ceux qui t'ont aimé une tendresse particulière. Je t'aime, veille sur nous du haut du ciel." Sa sœur aînée Romane, qui avait lancé sur les réseaux sociaux l'alerte après sa disparition le samedi 26 septembre, a témoigné de leur relation fusionnelle, brossant le portrait d'une jeune fille "bout-en-train". À la fois très croyante et habitée aussi par des préoccupations d'adolescente.
Alors que 300 proches et amis avaient pris place dans l'église (à la capacité réduite pour cause de consignes sanitaires), environ 600 personnes ont pris place, selon la police, sur le parvis de l'édifice où était retransmise la cérémonie sur un écran géant. Voisins et anonymes ont signé les livrets de condoléances mis à disposition par les pompes funèbres ou ont déposé des fleurs à l'entrée de l'église. La grande banderole "Victorine repose en paix", réalisée pour la marche blanche qui a réuni dimanche à Villefontaine près de 6.000 personnes, a jouxté l'église.
"Compatir à la douleur de la famille"
Edith, 70 ans, a fait 40 km pour venir "compatir à la douleur de la famille". Sa sœur Andrée, de Bourgoin, parle d'un meurtre "qui nous bousille tous depuis deux semaines. C'est horrible et quand ça arrive à deux pas de chez soi, c'est encore pire". "C'est émouvant mais il ne faut pas pleurer, parce que c'était une fille joyeuse", explique pour sa part une petite fille venue se recueillir à l'extérieur de l'église. "C'est dur de se dire qu'elle n'est plus là". "Partir à cette âge-là, c'est inconcevable, ça pourrait être ma petite-fille", déclare de son côté une femme du troisième âge à Europe 1. L'enquête pour "meurtre", destinée à élucider les circonstances de la mort de Victorine, est toujours en cours, mobilisant d'importants moyens.