Une enquête administrative a été ouverte après le suicide de Lindsay, 13 ans, élève au collège Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais le 12 mai. Quatre mineurs ont été mis en examen pour "harcèlement scolaire ayant conduit au suicide". Une cinquième personne majeure a été mise en examen pour menaces de mort. Tous ont été placés sous contrôle judiciaire.
Dans l'établissement de 600 élèves, l'ambiance est désormais pesante. Une cellule d'écoute a été mise en place et ce drame libère la parole sur le fléau du harcèlement scolaire.
"C'est aussi l'effet de groupe"
Après la classe, quelques élèves s'attardent aux grilles du collège pour replacer des bouquets de fleurs ou encore les messages d'hommage à Lindsay. C'est l'occasion aussi pour certaines adolescentes, comme Juliette, de témoigner du harcèlement qu'elles subissent elles aussi. "Des bousculades, des insultes, des moqueries... J'étais forte, costaud, etc du coup ils continuaient pour voir si je craquais. Et quand j'ai pleuré dans la cour, ça a continué jusqu'à que j'en parle."
Juliette attend maintenant qu'une procédure disciplinaire soit mise en œuvre, tout comme Flavie, élève de troisième, qui doit supporter elle aussi des vexations au quotidien de la part de certains collégiens. "C'est la volonté de rabaisser les gens, c'est aussi l'effet de groupe. En fait, plus ils sont nombreux, plus les gens se sentent pousser des ailes pour insulter les autres. D'un côté, j'ai aussi eu des pensées suicidaires, mais je me dis que j'ai pas envie de lâcher. Je n'ai pas envie d'abandonner mes proches", témoigne-t-elle au micro d'Europe 1.
Si le drame de Lindsay libère la parole sur le harcèlement scolaire, cela permettra peut-être d'éviter d'autres tragédies, espère Flavie. Encore faut-il que les victimes soient vraiment entendues.