Cela ne devait être qu'un simple discours sur la paix dans le monde, comme à chaque concours de Miss France. Ce soir de décembre 2020, April Benayoum s'avance sur la scène. L'étudiante de 21 ans parle de son amour pour la géographie, liée, selon elle, à ses origines israéliennes. C'est le début d'un torrent de haine et d'insulte qui va se déverser contre elle sur les réseaux sociaux toute la soirée.
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"J'ai honte"
Dans cette affaire, huit personnes comparaissaient mercredi pour injures racistes et antisémites. Sept se sont présentées au tribunal correctionnel de Paris. Des internautes aux profils étonnants. La plupart des prévenus ont moins de 24 ans. Le doyenne, elle, en a 58. A la barre, elle se tord les mains. "J'ai honte", souffle t elle, les yeux humides. Le 19 décembre dernier, cette mère de famille a fait référence aux origines de Miss Provence sur Twitter, accompagnant son propos d'une photo d'Hitler.
Certains traitent la candidate de chienne, d'autres appellent à boycotter la juive. Tous demandent aujourd'hui pardon, plaident la bêtise, le tweet trop rapide et écrit aux toilettes.
Un procès éprouvant pour la candidate
La dauphine de Miss France 2021 sort éprouvée après 8 heures d'audience qui l'ont replongée 9 mois en arrière. "Ça va être long pour que je leur pardonne. Il y a des séquelles encore à l'heure d'aujourd'hui, mais j'ai envie d'avancer. J'ai envie de les croire sincères sur leurs excuses."
"La leçon est comprise", assure un autre prévenu après une défense maladroite. "J'ai toujours insulté tout le monde, mais sur les réseaux sociaux uniquement", a t il déclaré. "On est une seule et même personne dans la vie", lui a répondu le procureur dans son réquisitoire. Le magistrat requiert deux mois de prison avec sursis pour tous les prévenus. La décision sera rendue le 3 novembre.