"Je m'appelle Georgina Martineau, j'ai 23 ans et je suis métallière-ferronnière", affirme, avec de l'assurance, la jeune femme qui travaille près de Chateaubriant, en Loire-Atlantique. Une assurance qui contraste singulièrement avec les difficultés qu'elle a pu rencontrer au début de sa carrière. Comme Georgina, beaucoup de femmes ont eu du mal à s'épanouir dans un métier principalement exercé par les hommes, entre moqueries, harcèlement et sous-entendus. À l'occasion de la journée de la femme, Europe 1 l'a rencontrée.
Le besoin de prouver, quitte à mettre sa santé en péril
Georgina Martineau se rappelle de ses entretiens d'embauche, où le ton était donné avec l'un de ses premiers patrons. "Il m'a dit que s'il y avait eu un candidat homme, il aurait plutôt pris l'homme. Il aura plus de force, donc il va faire plus de choses", raconte la jeune femme au micro d'Europe 1. C'est pourquoi, une fois recrutée, Georgina s'est sentie obligée d'en faire plus, voire trop, quitte à mettre sa santé en péril. "Ça m'est déjà arrivée de forcer pour prouver que j'avais les capacités de le faire et de rentrer à la maison le soir avec des maux de dos à ne pas pouvoir dormir la nuit", retrace la jeune femme qui travaille le métal.
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Des commentaires sexistes au quotidien
Au-delà du dos, c'est surtout le moral qui en prend un coup, avec des commentaires plus que désobligeants à supporter au quotidien. "J'avais le droit à des réflexions 'les femmes aux ménages, pas dans des ateliers' ou des réflexions sexuelles", explique Georgina Martineau, qui avoue en avoir souffert : "À force d'avoir des réflexions sur ma manière de me coiffer, ma manière de me maquiller, j'ai totalement arrêté de faire tout ça."
En laissant sa féminité au vestiaire, la jeune femme n'abdique pas pour autant, et son nouvel employeur est prévenu : elle déposera plainte au moindre soupçon de harcèlement.