Le procès de sept prévenus, dont une ancienne gendarme volontaire, pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, s'est ouvert lundi à Paris.
"filière francilienne." La présidente a commencé par rappeler le rôle joué par Mourad Fares dans la constitution de cette "filière francilienne". Considéré comme l'un des plus importants recruteurs de djihadistes français, cet homme est actuellement détenu en France après avoir séjourné en Syrie. Le procès, qui doit durer toute la semaine, a commencé par l'interrogatoire du seul prévenu parti en Syrie : Kenzi Benahmed, 33 ans, qui y avait rejoint un groupe armé pendant le second semestre 2013.
"Instabilité existentielle." Le déclencheur "a vraiment été internet", explique ce jeune homme à la voix douce et à l'élocution maîtrisée, dont une expertise psychologique souligne l'"instabilité existentielle". A l'été 2013, il lâche ses études, au grand dam de parents "très portés" sur la réussite scolaire, et tente sans succès de percer dans le poker. Bref, il est "au fond du trou". Kenzi Benahmed "tombe dans toutes les thèses conspirationnistes. Ça n'a même pas commencé par l'islam mais par le complotisme. Ça m'allait très bien, rejeter la faute sur les autres, trouver des responsables à mes problèmes", dit-il.
Rupture avec l'islam "brutal" en prison. Il décide de partir en compagnie d'une jeune convertie, aussi radicalisée que lui, et le bébé de cette dernière. Une fois occupé sur le terrain à des "missions de surveillance", Kenzi Benahmed dit avoir eu "des doutes" qui l'ont amené à quitter la Syrie et à dénoncer les méthodes du groupe État islamique. C'est en prison qu'il a rompu définitivement avec un islam "brutal, intolérant, violent", assure le prévenu, détenu depuis plus de deux ans et demi.
Le tribunal a prévu d'interroger mardi Ahlam El Addad, ancienne gendarme volontaire sous contrôle judiciaire, et son mari Nassim Tache, incarcéré. Le couple aurait, selon les enquêteurs, joué un rôle très influent dans la constitution de la cellule.