La Défenseure des droits Claire Hédon a annoncé lundi s'être "autosaisie" de la question des logements étudiants réquisitionnés et de l'évacuation des sans-abri en prévision des Jeux olympiques de Paris 2024 cet été. "Il peut y avoir un risque pour le respect des droits et des libertés dans un contexte comme celui des JO, on est vigilants et on va enquêter", a-t-elle déclaré à des journalistes à Paris, précisant que cette autosaisine concernait également la "liberté de manifester" et "l'utilisation de l'intelligence artificielle".
"Nettoyage social"
Les autorités sont accusées depuis plusieurs mois par des associations de mener un "nettoyage social" de la région parisienne, pour faire place nette avant les JO-2024 (26 juillet-11 août) en vidant les rues franciliennes de ses populations les plus précaires : migrants en campements, foyers de travailleurs, sans-abri, travailleuses du sexe, personnes vivant en bidonville... Des accusations rejetées par la préfecture de la région d'Ile-de-France (Prif) qui a assuré en décembre que l'Etat ne s'était pas fixé l'"objectif zéro SDF" à la rue en prévision des JO. Elle a indiqué à l'inverse vouloir débloquer des "places supplémentaires" d'hébergement d'urgence pour laisser un "héritage social".
"La façon dont les personnes sans domicile fixe sont renvoyées en dehors de Paris dans des centres d'hébergement, la façon dont des habitats sont détruits" alors qu'"il y a une obligation de relogement", tout cela pose la question de "l'invisibilisation des indésirables", a estimé Claire Hédon, dont les "préconisations" issues de cette auto-saisine sont attendues au plus tôt pour le mois d'avril. L'enquête de la Défenseure des droits se penchera également sur la question des étudiants à l'heure où plus de 2.000 d'entre eux vont devoir être relogés car leur logement Crous, organisme qui gère notamment les résidences étudiantes, sera réquisitionné pour loger durant l'été les pompiers, soignants, forces de l'ordre et de la sécurité civile.
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L'idée, c'est de voir "quelle est la réalité pour les étudiants, à quel moment on leur demande de quitter leur chambre, est-ce qu'un hébergement leur est proposé, etc.", sachant que "l'été ces jeunes font des stages et des boulots d'étudiants", a souligné Claire Hédon. La "question plus générale de la liberté d'aller et venir dans le cadre des JO", ainsi que "l'utilisation de l'intelligence artificielle", font également partie des champs de la saisine, a-t-elle précisé, tout comme celle de la "liberté de manifester".