Les syndicats policiers, qui menaçaient de perturber les Jeux olympiques si plusieurs primes et indemnités en faveur des policiers n'étaient pas débloquées, se sont félicités de leur publication vendredi au Journal officiel, tout en restant prêts à se mobiliser. Les deux principaux syndicats de gardiens de la paix, Un1té et Alliance, faisaient pression depuis plusieurs jours sur le gouvernement, notamment le ministère de l'Économie qu'ils accusaient de "blocage".
Mercredi, un premier décret publié au Journal officiel a entériné la revalorisation d'une indemnité (Ijat) pour les CRS. Puis vendredi, trois autres mesures indemnitaires, dont une prime mensuelle de voie publique de 50 euros pour certains agents à partir du 1er juillet, puis 100 euros à partir de juillet 2025, ont été publiées. Toutes ces mesures étaient prévues dans un protocole signé en 2022.
La "prime JO" peut aller jusqu'à 1.900 euros
La "prime JO", annoncée en janvier et portée jusqu'à 1.900 euros pour les policiers et gendarmes travaillant en Ile-de-France, ne fait pas l'objet d'un décret au Journal officiel, s'agissant d'une mesure exceptionnelle qui n'a pas vocation à devenir pérenne. Elle a néanmoins été confirmée dans un courrier co-signé par le Premier ministre Gabriel Attal et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, envoyé mercredi aux organisations syndicales. Les "engagements (qui) ont été pris envers les forces de sécurité intérieure (...) seront bien tous honorés", peut-on lire.
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"Alliance Police Nationale se félicite que les textes réglementaires soient enfin diffusés grâce à notre mobilisation déterminée", a déclaré le syndicat dans un message transmis à l'AFP. Le syndicat déplore cependant l'absence de texte sur les avancements et "le paiement des heures supplémentaires défiscalisées et déplafonnées", demandant leur diffusion "sans délais". "La confiance n'excluant pas le contrôle, nous restons vigilants et prêts, le cas échéant, à nous mobiliser de nouveau massivement", ajoute l'organisation, qui menaçait de perturber le parcours de la flamme olympique, qui doit arriver à Marseille le 8 mai.
Le syndicat Un1té, mobilisé autour du slogan "pas d'argent, peut-être pas d'agent" pour les JO (26 juillet - 11 août), pourrait lui décider de maintenir son rassemblement prévu mardi "sous les fenêtres" du ministère de l'Économie, indique à l'AFP son secrétaire général Grégory Joron. Une décision doit être prise dans la journée. "Le package JO semble être rempli, mais certaines mesures auraient dû entrer en vigueur il y a plus d'un an, ce n'est pas normal", souligne-t-il, craignant par ailleurs que cet effort financier soit compensé après les JO "au détriment des conditions de travail des agents".