Le tribunal administratif de Lille doit se prononcer mardi sur l'évacuation d'une partie de la jungle de Calais. Le magistrat chargé du dossier se rendra sur place pour trancher sur l'urgence de mener à bien l'évacuation. Si les recours d'associations ne sont pas acceptés, les migrants auront jusqu'à 20 heures pour quitter les lieux. Une évacuation qui se ferait de manière "progressive" et "par la persuasion", a promis Bernard Cazeneuve, ministre de l'Interieur, lundi. Mais les bénévoles, sur site, estiment que cette évacuation est impossible.
800 ou 3.400 migrants ? Impossible pour une question de nombre. Selon les associations sur site, les migrants sont beaucoup plus que ce qu'estime la préfecture : 3.400 personnes ont été recensées du côté des associations, quand la préfecture estimait la présence de 800 à 1.000 personnes. Il n'y aura pas assez de solutions d'accueil quand les abris seront démontés. "Nous ne sommes pas pour que la jungle continue. Ce qu'on dit, c'est de proposer des solutions. S'il n'y a rien de proposé, on va remettre les gens dans la boue. Quelle violence !", s'insurge le membre d'une association.
"Une autre jungle ailleurs". Pourtant, la plupart des migrants se prépare à partir, mais pas pour rejoindre les centres d'accueil. "Ce n'est pas une bonne façon de procéder. S'ils reprennent le terrain, il y aura une autre jungle qui s'installera ailleurs. La plupart des migrants veulent aller en Angletrerre et vous ne pouvez pas les dissuader", témoignait un jeune Ethiopien, arrivé il y a quatre mois.