Le troisième jour d'évacuation de la "Jungle" de Calais a débuté mercredi et plusieurs centaines de migrants faisaient déjà la queue tôt le matin. Parmi eux, des mineurs isolés qui cherchent à rejoindre la Grande-Bretagne.
Un file d'attente séparée pour les migrants mineurs. Les opérations dans le centre de transit ont redémarré dans le calme peu après 8 heures, avec une file séparée avant même l'entrée dans le bâtiment pour les migrants mineurs voulant partir en Grande-Bretagne, afin d'éviter le goulet d'étranglement qui avait provoqué des bousculades mardi. Une centaine de migrants ont pris place dans la file destinée aux majeurs et environ 200 dans la file mineurs. Tous étaient emmitouflés dans des vêtements chauds pour se protéger du froid.
"Ma tente a brûlé dans la nuit, je suis venu ici dès 4 heures", témoigne Siddik, enveloppé avec deux amis dans une large couverture, attendant dans la file des mineurs. "Je suis venu m'enregistrer pour partir en Grande-Bretagne. Hier (mardi) j'étais déjà venu vers 4 heures et je n'avais pas été pris."
La situation dans la "Jungle" de Calais pour les enfants migrants est "effrayante", a estimé mardi soir à New York la présidente de l'ONG Save the Children, qui a appelé les autorités françaises à assurer leur sécurité. "C'est effrayant pour les enfants, qui voient arriver les bulldozers où ils ont vécu des semaines, voire des mois pour certains", a affirmé Carolyn Miles, présidente et directrice générale de l'ONG, lors d'un gala de soutien à l'organisation. Estimant à plus d'un millier le nombre d'enfants en détresse dans la "Jungle" de Calais, Save the Children avait déjà appelé les autorités françaises à suspendre leurs opérations. "Il est très important, surtout au moment où la situation devient un peu chaotique, que nous préservions la sécurité des enfants et leur procurions toutes les opportunités qu'ils méritent pour aller de l'avant", a assuré la directrice de Save the Children.
Une explosion de gaz a fait un blessé léger. Péar ailleurs, plusieurs incendies ont éclaté dans la nuit de mardi à mercredi dans la "Jungle" de Calais, faisant un blessé léger mais sans déclencher de panique. En deux jours, plus de 4.000 migrants ont été "mis à l'abri" selon le gouvernement : 3.242 majeurs ont quitté le camp en autocar pour rejoindre des Centres d'accueil et d'orientation (CAO) répartis dans toute la France et 772 mineurs ont été relogés dans le Centre d'accueil provisoire (CAP). Le déblaiement des cabanes a quant à lui commencé mardi et devrait se poursuivre mercredi.