Fonctionnaires, lycéens, salariés du privé... Des milliers de personnes ont manifesté vendredi en France pour réclamer des hausses de salaires à l'appel de la CGT, dans un paysage syndical bousculé par le mouvement des "gilets jaunes", dont quelques-uns ont battu le pavé à ses côtés. Il y a eu 170 rassemblements et manifestations dans toute la France, selon la CGT. Celle-ci a dénombré 15.000 manifestants à Paris, et la Préfecture de police 6.000.
Ils étaient 2.500 à Lyon, 1.400 à Toulouse, autant à Grenoble ou Saint-Etienne, 1.200 à Tours, 1.500 à Rouen et 2.000 au Havre, selon la police ou les préfectures. Tous s'étaient ralliés au mot d'ordre du jour : "Tous mobilisés pour le libre accès à l'éducation, l'emploi, les salaires, les services publics, la retraite par répartition".
De nombreux lycéens. Solidaires et la FSU, premier syndicat dans l'Éducation nationale, ont participé à cette journée d'action, ainsi que les étudiants de l'Unef et les lycéens de l'UNL. Des unions départementales de FO étaient également présentes, ainsi que des membres du PCF, de La France insoumise (LFI), du NPA et des "gilets jaunes". Parmi les pancartes, certaines dénonçaient la "poudre aux yeux" et "l'enfumage" des annonces d'Emmanuel Macron, notamment sur "l'augmentation bidon du Smic". Les lycéens étaient nombreux partout, affichant des banderoles comme "Sélection, piège à cons".
À Paris, des dizaines de lycéens se sont agenouillés mains sur la tête, en écho aux interpellations de Mantes-la-Jolie la semaine dernière, avec une pancarte : "Alors les CRS, ça gaz ?" À Rennes, près de 400 personnes ont défilé sans incident, dont des enseignants, des pompiers-secouristes, des personnels des hôpitaux, a constaté l'AFP. À la Société générale, les salariés étaient appelés à la grève par la CGT, la CFDT et la CFTC. Côté RATP et SNCF, où la CGT seule avait appelé à la grève, le trafic était normal, sauf pour 5% des TER en province et pour la ligne du RER B en Île-de-France, en partie perturbée.