La Croix-Rouge française fête samedi ses 160 ans, dans un contexte délicat mais avec un engagement des Français qui ne se dément pas, notamment dans la perspective des Jeux olympiques, selon sa présidence. L'association, créée le 25 mai 1864, lancera également samedi sa 90e Quête nationale (25 mai-2 juin), à Paris puis à Chartres, en présence d'Adriana Karembeu, qui fêtera de son côté ses 25 ans en tant qu'ambassadrice. L'association connaît "une belle dynamique", avec "15.000 bénévoles supplémentaires en deux ans", ce qui porte leur nombre à 75.000, explique à l'AFP son président Philippe Da Costa. Parmi ces bénévoles : beaucoup de jeunes (25% ont moins de 29 ans) et d'actifs, tandis qu'un ralentissement est constaté du côté des seniors depuis la crise sanitaire.
L'année 2024 sera importante avec les Jeux olympiques (26 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-8 septembre), durant lesquels seront mobilisés quelque 8.000 bénévoles de la Croix-Rouge, un engagement "exceptionnel". Deux activités principales ont connu un recrutement important de bénévoles : le secourisme (+3.500 secouristes ces derniers mois) et les maraudes, car "les gens cherchent à être utiles, de manière très concrète", souligne Philippe Da Costa.
Des dons "indispensables pour permettre à l'association de continuer ses actions"
La Croix-Rouge "n'a jamais aussi été sollicitée depuis une vingtaine d'années", observe-t-il, évoquant un contexte désormais "de polycrises" (catastrophes naturelles, crises sociales, violences, etc.). L'association doit faire face à "la montée de la précarité", avec une hausse l'an passé de 22% de la demande en aide alimentaire, selon le responsable, qui souligne que les conséquences de l'inflation se font "toujours sentir". L'année 2023 a été difficile budgétairement pour la Croix-Rouge française, dont la facture énergétique a explosé (à 45 millions d'euros), ce qui l'avait conduite à lancer un appel à l'aide en septembre, comme les Restos du Cœur. Grâce aux dons des particuliers et entreprises pour les activités bénévoles, et au soutien de la puissance publique, elle a finalement enregistré un déficit de 9 millions d'euros.
Les dons "sont indispensables pour permettre à l'association de continuer ses actions", explique son président. "Malgré les crises que nous traversons, les Français restent généreux et les entreprises également", précise-t-il, en évoquant une hausse des dons de 8% à 10% cette année. Philippe Da Costa appelle par ailleurs l'État à mieux accompagner et soutenir le secteur privé non lucratif, alors que la Croix-Rouge représente à elle seule 635 établissements et plus de 17.000 salariés. Plus de 20.000 étudiants sont scolarisés à travers ses instituts de formation (infirmiers, ambulanciers, etc.).