Façade fissurée, encadrements de portes déformés… Dans près de 100.000 maisons en France, la sécheresse a fait des dégâts cet été et les dommages sont évalués entre 1,6 et 2,4 milliards d'euros, nous dit France Assureurs. De quoi battre platement le précédent record de 2003, l'année de la canicule historique. Le problème : les sols argileux qui se déforment au gré des aléas climatiques, y compris dans les territoires peu habitués aux fortes chaleurs. C'est le cas dans l'Aveyron, où Europe 1 a rencontré les habitants de Villefranche-de-Rouergue.
"Tous les jours ça gagne un peu de terrain"
"Ça n'y était pas ça. Celle-ci est là depuis deux ou trois jours seulement. Même celle-là n'y était pas. Tous les jours, ça gagne un peu plus de terrain…", désespère René, en constatant de nouvelles fissures sur la façade de sa maison. C'est au début du mois d'août qu'il a vu apparaître les premières. Depuis, il en découvre de nouvelles tous les jours. Il peut passer la main dans celle qui lézarde sa façade. Une autre traverse le plafond de la chambre à coucher. Et il ne peut même plus fermer certaines fenêtres.
"J'avais même mis un peu de mastic pour voir la différence, mais ça s'est étiré encore plus. Pour la fenêtre, ce n'est même pas la peine. Je voulais la raboter, j'ai commencé mais regardez la différence de niveau. Et les carreaux se cassent…" Une situation qui inquiète Marinette, son épouse. "C'est pire de jour en jour, la maison va finir par nous tomber dessus…"
De l'autre côté de la rue Gilbert, son voisin voit les mêmes fissures apparaître sur les murs, à tel point que sa terrasse commence à se déformer. "On n'a jamais vu ça. C'est hyper sec, il y a tout qui se déforme. J'ai fait ces pavés, ils se soulèvent, alors que tout était de niveau, tout était nickel. Même là, j'ai été obligé de refaire des joints de carrelage, suite à la chaleur." Ils ont alerté la mairie et espèrent un arrêté préfectoral de catastrophe naturelle pour que les travaux de remise en état ne soient pas à leur charge.