"Ça paraît être un détail administratif mais c'est important de ne pas uniquement inscrire le mot parent sur l'acte de naissance." Mardi, au micro de Nathalie Levy, sur Europe 1, Marie-Clémence Bordet-Nicaise, auteur de On ne choisit pas qui on aime, mariée à une femme et mère d'une petite fille eue grâce à un recours à la PMA en Espagne, se réjouit de la décision de la ministre de la justice. Lundi, Nicole Belloubet a indiqué que serait mentionné "mère et mère" sur les actes de naissance des enfants d'un couple de lesbiennes ayant eu recours à la procréation médicalement assistée.
"Mettre le mot mère, c'est reconnaître qu'une petite fille comme la mienne peut avoir deux mères, c'est mettre des mots sur ce qui est une réalité au quotidien", souligne cette femme de 32 ans issue d'une famille catholique pratiquante.
"Je crains les discours homophobes, haineux"
Cette disposition est prévue dans la prochaine loi bioéthique qui sera examinée par l'Assemblée nationale en septembre et qui prévoit l'élargissement de la PMA aux femmes seules et aux couples de lesbiennes. Une mesure à laquelle sont farouchement opposées plusieurs associations comme La Manif Pour Tous ou Alliance Vita, qui s'étaient dressées contre le mariage pour tous en 2013 et comptent à nouveau manifester contre la PMA pour toutes le 6 octobre.
"Je ne crains pas une marche arrière du gouvernement car je pense que les gens sont prêts maintenant. Il est temps de se connecter à une réalité", estime Marie-Clémence Bordet-Nicaise. "Mais je crains ces manifestations et les discours parfois homophobes et haineux qui font du mal aux jeunes ou moins jeunes homosexuels. Il y a des êtres humains derrière ces théories, il est important de faire attention à eux."