La Nouvelle-Calédonie amorce un lent retour au calme. Si le couvre-feu est maintenu sur l'archipel, en proie à des violences sur fond de contestation d'une réforme électorale, l'état d'urgence a été levé lundi soir à 20 heures, heure de Paris. Une décision qui n'est pas toujours comprise des habitants alors que Nouméa reste une ville dangereuse.
Des affrontements ont encore lieu en plein jour entre émeutiers et forces de l'ordre dans des quartiers résidentiels. Sophie et Claude sont exaspérés. Sophie, retraitée native de Nouméa, vit retranchée par la peur dans son quartier depuis que sa vie a "basculée". "La situation ne s'améliore pas, il y a toujours des barrages, on n'a pas accès à tous les magasins et on n'en voit pas le bout. C'est une situation qui s'éternise et on espère tous qu'une solution sera trouvée".
Des scènes de désolation
"Les forces de l'ordre démontent d'un côté, mais ils (les émeutiers) recommencent de l'autre. S'il n'y a pas plus de forces de l'ordre, ça ne sert à rien puisqu'ils refont tout à chaque fois. Et puis ils sont vraiment déterminés à aller je ne sais pas trop où", ajoute Claude.
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La route qui relie la ville à l'aéroport international est toujours impraticable. Un pont aérien encadré par l'armée a été mis en place et, vu du ciel, les scènes de désolation défilent. De rares véhicules slaloment sur des routes brûlées entre les carcasses de voiture et ces barrages maintenus, revendiqués par les militants indépendantistes et souvent assortis de slogans très hostiles à la France et à tout ce qu'elle représente.