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«La souveraineté des Mahorais a été battue en brèche par une subversion migratoire», estime l'ancien préfet de Mayotte, Jean-Jacques Brot

Laura Laplaud . 1 min

L'ancien préfet de Mayotte, Jean-Jacques Brot, était l'invité d'Europe 1 Matin jeudi. Au micro de Dimitri Pavlenko, il est revenu sur le problème migratoire que connaît l'archipel depuis de nombreuses années.

Emmanuel Macron est arrivé jeudi matin à Mayotte, cinq jours après le passage meurtrier et dévastateur du cyclone Chido, pour constater l'étendue de la catastrophe et apporter son soutien aux Mahorais. Sur l'archipel au paysage défiguré, les habitants manquent de nourriture, d'eau, de soins et évidemment de toit. Une situation dont n'avait pas besoin l'île qui est confrontée à une immigration massive depuis plusieurs années. Pour Jean-Jacques Brot, ancien préfet de Mayotte, invité d'Europe 1 Matin, "Mayotte, c'est d'abord un problème diplomatique avec les Comores".

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Environ 100.000 clandestins sur l'île

Mayotte compte à peu près 320.000 habitants. Selon le ministre démissionnaire de l'Intérieur Bruno Retailleau, il y aurait "autour de 100.000" personnes en situation irrégulière. "La souveraineté française qu'ont voulue les Mahorais par quatre référendums successifs est battue en brèche par une submersion migratoire. Évidemment, c'est mal élevé de dire ces choses, mais c'est la réalité absolue", a affirmé l'ancien préfet de l'archipel.

"S'il n'y a pas régulation du mouvement migratoire, il ne peut pas y avoir de respect de la parole donnée à nos compatriotes mahorais"

Selon lui, le ministre de l'Intérieur "a parfaitement raison de mettre en exergue l'altération de l'efficacité des services publics par leur submersion" et prend l'exemple de la maternité de Mamoudzou, la première maternité d'Europe où naisse chaque année 9.000 bébés. "Au moins les deux tiers [d'entre eux] sont nés de mamans comoriennes qui ont fui l'absence de santé aux Comores. [Les mamans comoriennes] peuvent rester un tout petit peu plus qu'une journée ou deux [à l'hôpital] mais les mamans mahoraises, elles, puisqu'elles ont un logement quelque part à Mayotte, ne restent pas autant que les autres mamans, c'est une discrimination", a-t-il avancé.

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"S'il n'y a pas régulation équitable du mouvement migratoire, il ne peut pas y avoir respect de la parole donnée à nos compatriotes mahorais de les intégrer dans l'ensemble français. Évidemment, l'échec a été de décréter la départementalisation, après un vote en 2011, et de ne pas prévoir les étapes nécessaires pour accompagner les élus mahorais dans cette démarche. C'est ça qu'on peut éminemment regretter", a conclu Jean-Jacques Brot.