Des noms que les habitants de Molenbeek aimeraient oublier. Salah Abdeslam, le seul terroriste présumé survivant des attentats du 13-Novembre, Mohammed Abrini ou encore Abdelhamid Abaoud, le "cerveau" des attaques, ont tous grandi dans cette commune de Bruxelles, en Belgique. Alors que le procès historique des attentats de Paris a démarré cette semaine, les habitants essaient de tourner la page. Europe 1 est parti à leur rencontre.
Sensibiliser les jeunes à la propagande sur les réseaux sociaux
Sur la place communale de Molenbeek, la maison de la famille Abdeslam est toujours là, mais la mairie a relogé les parents de Salah Abdeslam. Adil tient un café tout près : "La vie a repris, tout va bien. Je m'entends avec tout le monde : Pakistanais, Afghans, Belges, Marocains...", énumère-t-il. Bachir M'Rabet est plus circonspect. Le directeur du foyer des jeunes n'avait rien vu venir il y a six ans. Depuis, il a créé des ateliers pour sensibiliser les jeunes à la propagande sur les réseaux sociaux.
"J'essaie d'observer autour de moi ce qui se passe sans être paranoïaque. Bien sûr, on essaie de ne pas se faire avoir une deuxième fois quant à la perception des choses. Notre seul outil pour pouvoir toucher les jeunes, c'est de les pousser à être plus critiques", explique-t-il.
Des autorités toujours vigilantes
Les autorités aussi pensent être davantage à l'affut. Françoise Schepmans, adjointe à la mairie, veut croire que les choses ont changé. "Il y a beaucoup plus de communication entre la police locale, fédérale, et les acteurs de prévention et d'éducation pour pouvoir recouper le profil de ces individus", indique-t-elle. "La vigilance reste de mise, bien évidemment", poursuit l'adjointe à la mairie.
Les autorités restent vigilantes car la commune de Molenbeek est l'une des plus pauvres de Belgique. La délinquance et le manque de perspectives pour la jeunesse n'ont pas disparu.